Page:Bouchor - Les Poëmes de l’amour et de la mer, 1876.djvu/142

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XI.

Las ! où sont les neiges d’antan ?
Bien loin, dans les choses perdues,
Dans le vent qui passe emportant
Vieux amours et neiges fondues.

Il neige : tout le ciel est blanc.
Cependant dans l’eau, dans la crotte,
Tout en loques, pâle et tremblant,
Plus d’un misérable grelotte.

Ah ! qui me rendra l’autre hiver ? —
Qu’il tonne, qu’il grêle et qu’il vente,
Mais qu’on me rende, ô sombre mer,
Ta majesté qui m’épouvante !