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Page:Bouchor - Les Poëmes de l’amour et de la mer, 1876.djvu/27

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IV.

Le vent dans les rochers sifflait et mugissait ;
Le monde en frissonnant se reprenait à vivre,
Et la mer immortelle au soleil bondissait
Comme un jeune cheval que le grand air enivre.

Secouant sa crinière épaisse vers les cieux,
Elle semblait hennir et se cabrer de joie ;
Et dans la liberté roulaient les flots joyeux
Sous les baisers pourprés du matin qui flamboie.

Et mon cœur s’est levé par ce matin d’été ;
Car une belle enfant était sur le rivage,
Dardant sur moi ses yeux inondés de clarté,
Et sur sa bouche errait un sourire sauvage.