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Page:Bouchor - Les Poëmes de l’amour et de la mer, 1876.djvu/40

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XI.

La nuit était tranquille et ténébreuse ; à peine
Quelques étoiles d’or illuminaient l’ébène
De ses grands cheveux déroulés,
Qui sur mon cher amour, douce face éblouie,
Et tout comme une fleur du soir épanouie,
Secouaient des parfums ailés.

Nous marchions tous les deux dans une extase telle
Que les anges trônant dans leur gloire immortelle
N’en savent pas la volupté,
Et que le bruit divin de leurs luths est, je pense,
Moins doux qu’un amoureux et qu’un profond silence
Par une sombre nuit d’été.