Page:Bouchor - Les Poëmes de l’amour et de la mer, 1876.djvu/53

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

XVIII.

Je meurs d’amour, je suis amoureux comme un chien.
Oh ! donne-moi ta bouche, et meure sur tes lèvres
Ton rire virginal ! — Non, rien au monde, rien
Au monde n’éteindrait tout le feu de mes fièvres.

Jusqu’ici, l’œil perdu au ciel, et triomphant
Si je pouvais au cœur me piquer une rose
Échappée à tes doigts, naïf comme un enfant,
Je t’aimai sans vouloir ni songer autre chose.

Mais à présent je veux t’adorer à genoux
Et rester devant toi le front dans la poussière,
Respirant le parfum si cruel et si doux
De ton merveilleux corps rayonnant de lumière.