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Page:Bouchor - Les Symboles, nouvelle série.djvu/130

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En qui toute âme humaine espère,
Et qui doit par l’amour nous ramener au Père !
Si le Rédempteur n’est point né
Dans un lieu vénérable et dans une heure sainte,
Partout où s’exhale une plainte,
De tout temps il s’est incarné…

Lui-même il m’apparaît, pâle, une plaie au flanc.
Son visage est baigné de lumière et de sang ;
Il fixe sur mes yeux des yeux ardents et tristes.
« Je t’appelle, dit-il ; d’où vient que tu résistes ?
Il faut aimer qui t’aime et te donner à moi.
Je porte vos péchés. Si mon Père est la loi,
Ne suis-je point l’amour, l’ineffable tendresse ?
Dieu, lorsque s’éleva votre cri de détresse,
Eut horreur de la joie ; avec vous il voulut
Vivre, saigner, gémir, lutter pour le salut,
Et l’unité divine alors fut déchirée.
Mon Père, morne et seul en sa gloire sacrée,
Entend le bruit des clous qu’on plante dans ma chair ;
Sans cesse, entre nous deux, comme un furtif éclair,
Vole, éperdu, l’Esprit aux ailes de colombe ;