Page:Bouchor - Les Symboles, nouvelle série.djvu/133

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Mais quand il s’offrirait aux plus âpres tortures,
Lui, qui ne peut faillir comme ses créatures,
Fait le bien par essence et non par libre choix !
J’oublierai mon Sauveur, ses yeux, sa tendre voix,
Le sang qui ruisselait sur son visage auguste.
La justice est en Dieu, mais il n’est point le juste.

Maître voilé, Dieu des chrétiens,
Je ne tends plus les bras vers tes cieux implacables.
Non, tu ne peux souffrir les maux dont tu m’accables,
Ou je ne comprends pas les tiens.


                              * * *


Mon âme, il faut gravir jusqu’au bout ton Calvaire.
Cherche un Dieu vraiment Dieu ; sois lucide et sévère.
Le Principe de tout, l’inaltérable Loi
Ne peut sentir, penser et vouloir comme toi.

Alors, comment l’aimer ? Quand tout mon cœur se serre,
Puis-je en faire jaillir un cri d’amour sincère ?