Page:Bouchor - Les Symboles, nouvelle série.djvu/138

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

Il se dégage des ténèbres de l’abîme,
Ivre d’humanité, frémissant et sublime… »

Ah ! gardez-les pour vous, vos subtiles raisons !
Vous aussi, vous trompez mes longues espérances.
Il faut choisir. Un Dieu navré par nos souffrances,
Un Dieu prêt à pleurer lorsque nous gémissons,
N’est plus un Dieu. Le vôtre, en dépit des symboles,
Des retentissantes paroles,
Des hymnes, des cris, des transports,
Ressemble aux muettes idoles
Qui n’ont point de pensée et dont les yeux sont morts.


                              * * *


Me voici plus las et plus triste.
Tu te sens défaillir, ma pauvre âme ? Résiste ;
Crie encore ; peut-être on entendra tes cris.
— A quoi bon ? Dieu se tait, et j’ignore s’il pense.
Les hommes, je connais leurs réponses d’avance.
— Appelle à ton secours de robustes esprits.