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LE DIVIN
I
Épuisé par l’effort, ivre de lassitude,
Je n’interroge plus mon ingrate raison.
Dieu n’a pas visité cette obscure prison ;
Tout est morne ; mon âme est une solitude.
Quiconque a servi Dieu, son culte fut le mien ;
J’ai vu frémir la lettre et palpiter l’idole ;
J’ai soulevé le voile éclatant du symbole ;
Et que puis-je affirmer d’un cœur sincère ? Rien.
Mais l’Être, inaccessible à l’esprit qui raisonne,
Respire, je le sais, dans le monde immortel ;
Et chacun doit fleurir son cœur comme un autel,
Car le souffle sacré ne dédaigne personne.