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Page:Bouchor - Les Symboles, nouvelle série.djvu/191

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IV

Tous, quand luira le jour d une paix fraternelle,
Ne seront plus qu’une âme en d’innombrables corps
Et le son de lointains et sublimes accords
Fera frémir aux cieux l’Harmonie éternelle.

Tout travail sera noble ; et c’est par la beauté
Que le juste et le vrai pénétreront les âmes….
Ah ! ne peux-tu, désir violent qui m’enflammes,
Peindre en mots lumineux l’idéale Cité ?

Mais qu’importe ? à quoi bon dire avec les prophètes
Qu’un fleuve de vin doux ruissellera des monts ?
Trop heureux si d’un mâle amour nous nous aimons
Et si nous pouvons vivre en paix avec les bêtes.

Alors, s’il est un Dieu hors du monde et de nous,
Quelle extase pour l’âme ! Il n’aura point d’athée ;
L’ineffable splendeur sera manifestée ;
Un hymne montera des peuples à genoux.