Page:Bouchor - Les Symboles, nouvelle série.djvu/260

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La tourbe des bourreaux qui rugit à ses pieds,
Et son cœur a pour eux de suprêmes pitiés.
Seigneur, il participe à ta gloire infinie.
Il écoute avec toi la puissante harmonie
Qui s’élève à jamais de la terre et des cieux ;
La divine beauté du monde emplit ses yeux ;
Et lui, qui d’un peu d’eau sollicite l’aumône,
S’enivre de l’encens exhalé vers ton trône.


LA VOIX

O mon aimé, je peux t’arracher à la mort !
Je suis vêtu d’éclairs ; mon nom est le Dieu fort ;
L’abîme tremble au bruit de ma voix éclatante,
Et je pourrais rouler les cieux comme une tente !
Veux-tu que ma colère écrase tes bourreaux ?
Comme on voit disparaître un vol de passereaux,
Ferai-je évanouir ce peuple de fantômes ?
Parle : faut-il frapper les rois et les royaumes ?
Incendier la mer ? briser le firmament ?


LE CHRIST

Que tout soit comme il est, Père, éternellement !