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Page:Bouchor - Les Symboles, nouvelle série.djvu/93

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« Le ciel est tout entier rouge comme du cuir
Qu’on vient de teindre en écarlate.
Ah ! le riche n’a plus personne qui le flatte.
Comment se cacher ? où s’enfuir ?

« Les mers bouillonnent avec rage
Les êtres que nous ranimons
Regardent comme un vain mirage
Fuir et disparaître les monts.
La terre n’est plus qu’une plaine.
Telles que les flocons de laine,
Les étoiles ont disparu.
Tous les visages sont livides.
Les méchants, qui se sentent vides,
Disent tout bas : « Si j’avais cru ! »

Lorsque ton Dieu te parle, ô peuple, fais silence !
Crains sa terrible violence.
Malheur à qui sera léger dans la balance !

Tout à coup le Seigneur déchaînera le vent ;
Et la terre, notre humble et forte nourricière,
Ne sera plus qu’un peu d’impalpable poussière
Entre les mains du Dieu vivant…