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Page:Bouchor - Les Symboles, première série.djvu/183

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AHRIMAN


O Zoroastre, adieu. Souviens-toi que j’attends.
J’ai des trésors de haine et je me fie au temps.
Ton Dieu glorifié par des légions d’astres
Peut soutenir les cieux splendides sans pilastres ;
Mais un jour Ahriman se dressera contre eux.
J’étoufferai Mazda dans mes bras ténébreux :
Et le ciel, éteignant ses pâles étincelles,
Sommeillera dans l’ombre immense de mes ailes.


ZOROASTRE


Écoute ma parole, ô mensonge vivant !
Mazda, que réjouit notre hommage fervent,
Par un juste irrité prononce ta sentence.
Tous les métaux, fondus par une flamme intense,
Couleront sur le sol au jour prédestiné.
De mon sang le dernier prophète sera né ;
Et Dieu réveillera ses fureurs assoupies.
On entendra les bons pleurer sur les impies
Et les méchants pleurer sur eux-mêmes. L’airain,
L’or, le fer mugiront comme une mer sans frein.
Emplissant tout le ciel de leur plaintes stridentes,
Les impurs se tordront dans les vagues ardentes ;
Mais leurs crimes seront pour jamais expiés
Et le Seigneur verra les peuples à ses pieds.