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Page:Bouchor - Les Symboles, première série.djvu/73

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Nous craignons d’être tous dévorés par les flammes,
Et la voix du Seigneur épouvante nos âmes.
Mais toi, parle à ton Dieu, maître ; et nous t’attendrons
Prosternés et touchant la terre de nos fronts. »
Moïse répondit : « Retournez à vos tentes. »
Et le prophète, au bruit des trompes éclatantes
Qui faisaient retentir le vaste Sinaï,
Seul, gravit la montagne où trône Adonaï.
Le sol brûlant gardait de profondes empreintes
De ses pieds égarés dans les ténèbres saintes.
Brisé de lassitude et le cœur anxieux,
Car le Seigneur allait flamboyer à ses yeux,
Il atteignit enfin la cime rayonnante.
Pâle, il vit Jéhova dans sa gloire tonnante ;
Et, comme le vieillard chancelait ébloui,
L’Éternel Dieu parla face à face avec lui.


Moïse, j’ai pitié de tes faibles prunelles.
Je te laisse entrevoir mes splendeurs éternelles ;
Mais ne sois plus tremblant : mon visage est voilé.
J’ai répandu sur toi des grâces abondantes.
Souviens-toi qu’au milieu de broussailles ardentes
Je t’ai paisiblement parlé.