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Page:Bouchor - Les Symboles, première série.djvu/74

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Tes pieds furent cloués au sol par la surprise
Quand, du buisson de feu, je te criai : « Moïse !
Moïse ! — Me voilà, Seigneur, répondis-tu.
— Cet endroit est sacré : retire tes chaussures,
Dis-je. Mais ton Seigneur veut que tu te rassures ;
Ceins-toi de force et de vertu. »

Bientôt j’eus accompli par toi de grandes choses…
Il faut que sur ton Dieu toujours tu te reposes ;
Et moi, fidèlement, j’exaucerai tes vœux.
C’est toi que j’ai choisi, toi seul entre tes frères,
Pour m’offrir le pieux encens de leurs prières ;
J’aime et je bénis qui je veux.

Abraham, Isaac et Jacob, tes ancêtres,
N’eurent-ils pas en moi le plus clément des maîtres ?
Je veille, à cause deux, sur mon cher Israël ;
Et je le porterai moi-même avec tendresse
Dans une heureuse terre, un pays d’allégresse,
Ruisselant de lait et de miel.

J’aime à me souvenir du père de ta race.
Un jour je lui pariai longtemps et face à face.
J’avais pris cette fois, voulant être ignoré,
L’apparence de trois jeunes hommes robustes ;
Mais je me découvris au juste entre les justes
Sous les beaux chênes de Mamré.