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de la reliure

dules, on reconstitua le troubadour des chansons de geste, le chevalier moyen âge des croisades. Jérôme Paturot terrassa Brutus en littérature, en architecture et en art. Mais Paturot ne faisait pas œuvre préférable. Pour être nationale, la copie des gargouilles, des porches de cathédrale ou des chapiteaux romans ne constituait pas un état d’esprit de supérieure qualité. Le peuple le plus spirituel de la terre — il l’assure — avait l’originalité chevillée, s’il lui en reste pour le quart d’heure, car ni le classique ni le romantique ne sont morts encore. En dépit d’une littérature opposée, combattante, et d’un art dénommé naturaliste, le classique a sa protection officielle, et le romantisme se poursuit toujours, abracadabrant et tonitruant, dans nos mobiliers bizarres.

Le besoin de « s’inspirer » a jeté notre génération dans l’imitation infinie. En suite des héros du Péloponèse, ou des preux de la Chanson de Roland, c’est la Renaissance italienne qui a subi le choc. Elle nous a valu ces hideuses faïences peinturlurées dont raffole tout un chacun, ces têtes de plâtre coloriées en trompe-l’œil par de très habiles messieurs ; puis la Renaissance fran-