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de la reliure

çaise, encore que moins prisée, est entrée dans la tradition. Alors on ne s’est plus contenu. Louis XIV, Louis XV, Louis XVI ont eu leur moment ; sublimités de Lebrun ou folâtreries de Boucher ont donné un nouvel aliment à la maladie régnante. Tout par la copie et pour la copie, depuis le plafond des palais jusqu’au maroquin malingre des livres, la vignette des pages, et même le tabis des doublures.

La reliure — j’en demande pardon, c’est d’elle qu’il s’agit — la reliure n’a point créé la situation, mais elle l’a acclamée. Loin de rechercher une formule nouvelle qui lui eût donné la place belle en regard des travaux passés, elle s’est ingéniée à ne contrarier point la commune folie. À la façon de ces forts en thème dont l’Université suit les progrès avec orgueil, elle s’est habituée à glaner de ci de là une idée dans le thesaurus ligaturae antiquae, à abouter des bribes de décoration qui lui valent des récompenses et des commandes. Les tenants du régime ont une manière à la fois résignée et provocante de s’excuser par une phrase : « On ne pourra jamais faire mieux que Tory ou que Le Gascon ! » Et la récente exposition nous a montré que ces