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de la reliure

désabusés mettent leurs actes en concordance parfaite avec leurs théories.



Donc, sauf des exceptions, d’ailleurs plus nombreuses de jour en jour, une exhibition rétrospective de la reliure du siècle fournirait des échantillons de tous les styles défunts, de Grollier jusqu’à Padeloup. Ce serait à peu près comme si, pour donner l’idée de nos romanciers modernes, nous produisions les Contes drolatiques de Balzac. Certes, les imitations en sont touchées de main de maître, la plupart de nos artisans du livre n’ont quasi plus rien à apprendre des vieux en apparence ; et pourtant ce n’est plus cela ; il y manque le ragoût de naïveté absent tout pareillement du pastiche littéraire de Balzac. C’est du vieux neuf, la pire chose qui se voie en matière artistique.

La faute n’en est pas imputable seulement aux relieurs, obligés par métier de suivre le mouvement. Les curieux, engoués de vieux ouvrages, désireux de les vêtir à la mode contemporaine de leur publication, ont autorisé les réminis-