Page:Bouchot - De la reliure, 1891.djvu/49

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inénarrable : « Ma foi, Madame la marquise, c’est bien… rigolo ! » De fait, l’abeille l’était, et excessivement ; elle l’est même encore, car le livre est toujours là.

Le malheur est que ces tentatives audacieuses excitent les simples et déroutent les naïfs. On voit quelque part en France, dans une bibliothèque un peu bigarrée, cet objet singulier : c’est l’Histoire de la Révolution, de Thiers, publiée chez Furne, vêtue d’un manteau princier, velours bleu brodé d’or. Au beau milieu du plat, sur le premier volume, encastrées comme l’abeille de Philippe Burty, vautrées dans les peluches, mais privées de leurs verres, les besicles authentiques de l’auteur, pareilles à deux yeux d’aveugle, et escortées de quatre boutons de la tunique préférée. Nous voilà bien loin de Le Gascon, il faut le reconnaître, et crânement lancés dans des sentiers peu fréquentés. Mais, tout de même, l’effet ne répond guère au plaisir qu’on avait pu en attendre ; les mécomptes sont décidément un peu trop nombreux dans ce domaine.

Ces extravagances n’ont aucune raison d’être ; au point de vue graphique, elles sont intempestives