Page:Bouchot - De la reliure, 1891.djvu/50

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et supérieurement condamnables. Elles sont à classer au rang des peintures de pacotille où les flots de la mer remuent par un mécanisme ingénieux. Que, par curiosité ou plaisante intention, un collectionneur sérieux en possède quelqu’une, il ne saurait lui venir à l’esprit de les produire comme des œuvres définitives et dignes d’être imitées. Suivant ce que j’expliquais ci-dessus, il s’en faut tenir aux usages. La peau collée sur les volets d’un livre est comme la toile vierge des peintres tendue sur un châssis, elle attend, non des incrustations ni des coucous sortis d’un clocher pour chanter l’heure, mais tout bonnement une ornementation plate, qu’on peut varier à l’infini et moderniser à outrance.

Notre avenir est dans la trouvaille jolie d’un mode d’entrelacs ou d’emblèmes ; même peut-être dans la découverte attendue d’une matière habillante plus harmonieuse que le maroquin ou le veau. On a peine à l’avouer, mais notre siècle, entraîné dans une perfection infinie de pratiques industrielles, doté de telles inventions que nos pères se fussent refusé à les croire possibles, ânonne et radote encore sur la question des arts décoratifs. La formule définitive ne parvient pas à se dégager des imitations ; nous nous rions des plus grandes difficultés et nous sommes arrêtés par un rien.



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Compositions et dorures par Ch. Meunier.