Page:Bouchot - De la reliure, 1891.djvu/55

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paraît pourtant que la reliure à l’emblème, à peine sortie de ses bégaiements d’enfance, est une mine à exploiter, un principe à déterminer franchement et à continuer. Nos ouvrages contemporains, jadis condamnés aux travestissements des vieux, honteux comme de graves personnages surpris des déguisements malséants, pourront suivre une mode appropriée à leurs goûts. Les Contes de François Coppée, si bien frappés à leur époque, n’apparaîtront plus costumés en chienlits de théâtre sous une couverture empruntée aux Ève. Jugez-vous que Millet eût été sage de mettre aux paysans de l’Angélus la feuille pudique de notre père Adam ? Le Napoléon de la colonne Vendôme, en redingote grise et en petit chapeau, valait tous les empereurs romains laurés et togés du monde. L’emblème est à l’heure présente la redingote grise de nos reliures, on lui doit savoir gré de sa franchise et le remercier d’oublier la langue de Ronsard.

Sans doute il se faudra garder d’exagérer la tendance. Ce qui plaît dans une note réservée et naïve paraîtrait tantôt une formidable erreur, en accumulant les motifs, en surchargeant la décoration