Page:Bouchot - De la reliure, 1891.djvu/54

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poignée d’œillets, à l’Éventail, d’Octave Uzanne, les mille brimborions de la toilette féminine arrangés en trophées, enguirlandés de roses, joyeux et bien disants. Plus l’épithète donnée est de circonstance en pareil cas, plus elle souligne à l’avance le texte intérieur, plus nous la réputons préférable aux qualificatifs banals de nature, noués de filets brisés, de rinceaux d’ornements et semés de fleurs de lis à toutes bêtes.

Et puis, le principe demeure de la reliure courante, maniable et résistante. Un écrin pour celle-ci, si l’on veut, mais non plus indispensable. Le seul reproche à lui faire serait d’autoriser la peinture des motifs, la substitution d’un coloriage savant à l’application pénible des mosaïques découpées. L’exposition passée nous a montré de ces besognes un peu hâtives, fort séduisantes d’aspect, inspirées des pâtes teintées du seizième siècle, mais tantôt menacées de se fondre et de disparaître. En reliure, le mot de Louis XV : « Après nous le déluge, » est un blasphème ; l’artiste consciencieux rêve ou doit toujours un peu rêver les gloires posthumes.

Mon intention n’est pas de tracer aux praticiens une route à suivre, je ne le saurais faire. Il me