Page:Bouchot - De la reliure, 1891.djvu/89

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intérêt à se vêtir modestement. Ce sont des demoiselles avec faute dont parlent les petites annonces. Certaines vont jusqu’à la tare, à la tare odieuse, qui se traduit, en œuvre d’édition, par un papier médiocre, des vignettes niaises, une impression mal venue, un texte insignifiant. Rêver de tailler aux unes et aux autres une robe de pareille élégance est une folie particulière dont peu de gens se savent garder à présent. Pour le plus grand nombre des convaincus, l’habit fait le moine, au rebours de ce que dit la sagesse des nations. Un volume, même ordinaire en soi, est sûr d’obtenir le mot de passe, le dignus intrare magique, s’il a l’apparence comme il faut ; les gens en blouse seuls ne pénètrent pas ; nous voici donc revenus au bon temps des financiers du Système, quand l’usage était de meubler son cabinet de faux dos de volumes. L’élégance d’abord, le chic, et pour le reste, tant pis !

À considérer plus naïvement la question, la reliure n’est qu’une résultante, un dérivé ; les plus spécieux raisonnements n’y sauraient contredire. Le cadre d’un Raphaël, même chef-d’œuvre en son genre, ne saurait faire oublier