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Page:Bouconville - Jeune et vieille - 2.djvu/258

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entendre depuis l’aube ; les maisons étaient tapissées, l’église tendue de blanc ; les rues étaient jonchées de fleurs. Toutes les femmes du canton, et les jeunes filles, formaient une haie depuis la maison de retraite jusqu’à l’église. Qu’attendait-on ?

Un cercueil…

Ce cercueil s’avance, porté par des femmes, auxquelles cette cérémonie solennelle a redonné des forces.

Elles marchent lentement aux chants des cantiques, et aux accorde» lointains de l’orgue, qui paraît un écho des voix angéliques qui l’accompagnent. La douleur peinte sur tous les visages, les larmes qui coulaient de tous les yeux, ce cortège de femmes dont la présence d’un seul homme ne troublait pas l’harmonie, avait quelque chose de gracieusement triste, d’intéressant, et de douloureux à la fois : c’était la douceur unie à la mort.