Page:Boudin - La Fameuse Comédienne, 1688, édition Bonnassies, 1870.djvu/15

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François, recueil périodique (1736, II, 8), « une Mad. Boudin, comédienne de campagne. » C’est là tout ce qu’il rapporte, sans dire à quelle source il a pris le renseignement.

Vient ensuite Jamet le jeune. Voici trois passages de ses Stromates :

1° p. 789 — « On attribue les Intrigues de la femme de Molière (ou le Cocuage de Molière) au célèbre Racine. M. Racine, son fils, ne m’a dit ni oui ni non. L’édition est sans date, ni nom de lieu. Je le lui ai encore demandé à Compiègne en août 1736 : même réponse. »

2° p. 1272 — « J’ai demandé à M. Racine s’il est vrai que l’admirable Racine, son père, soit l’auteur du Cocuage de Molière ou de l’Histoire[1] des Intrigues de sa femme. Il n’a pas voulu me dire ni oui ni non ; mais il ne s’en est pas trop défendu.

3° (Recueilli par l’Abbé Mercier de Saint-Léger) « Lancelot et l’abbé Lebeuf croyoient cet ouvrage de Blot ou du célèbre La Fontaine. »

Plus tard, Beffara suppose, sans fondement, que Mme Boudin n’était rien moins que la Chasteauneuf, « femme du portier, » dit le libelle « qui ouvre présentement (1688) les loges à l’Hostel de Guénégaud, » directrice temporelle de Mme Molière et mêlée à ses intrigues de 1664 à 1674 ; il suppose encore, sur la foi de Jamet, que Blot était l’auteur du pamphlet et qu’il en avait corrigé les diverses éditions. Quant à Blot, Baron de Chauvigny, le chansonnier de la Fronde, il est maintenant hors de cause : on a reconnu qu’il était mort en 1655. Beffara fut mieux inspiré en disant : « On ne peut croire que cet ouvrage soit de La Fontaine ; il est indigne de lui, et il n’étoit pas capable d’insulter, par un pareil libelle, aux mânes

  1. Jamet parle, dans le premier cas, de l’édition s. l. n. d., et, dans le second, de l’édition 1697. Le sous-titre qu’il donne à l’une et l’autre est de pure fantaisie.