dit M. Durkheim, que nous le découvrirons, mais en étudiant objectivement les phénomènes sociaux et d’abord les plus extérieurs ; c’est la « morphologie sociale », qui détient la clef du problème.
On a longtemps considéré comme indifférente la forme extérieure des sociétés : qu’elles fussent grandes ou petites, denses ou clairsemées, il semblait que cela ne dût changer en rien leur constitution intime. Les économistes avaient signalé l’importance de l’extension du marché, et montré comment elle rend possible, par les perspectives qu’elle ouvre au calcul des vendeurs, les transformations de l’industrie ; mais ils ne paraissaient pas remarquer la pression spéciale exercée, par la forme même des sociétés, sur la tendance spontanée de leurs unités composantes. Le positivisme et le socialisme attirèrent l’attention sur cette pression sui generis. La sociologie contemporaine, en recherchant méthodiquement les causes proprement sociales de la division du travail, devait mettre en pleine lumière sa force contraignante.
Il est remarquable en effet que les sociétés où la subdivision des professions prend un développement hors de proportion avec tout ce qu’on voit ailleurs sont aussi caractérisées par une certaine forme : elles sont les plus volumineuses et surtout les plus denses. C’est principalement chez elles que la masse sociale se rassemble en centres compacts : c’est chez elles que croissent, en même temps que le nombre et la rapidité des communications, le nombre et la grandeur des agglomérations urbaines, si bien qu’on peut aller jusqu’à dire que « la division du travail varie en raison directe du volume et de la densité des sociétés ». — N’est-ce là qu’une simple coïncidence constante ? ou n’est-il pas