Page:Bouhélier - L’Hiver en méditation, 1896.djvu/20

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Aux approches du dernier hiver, je fis la connaissance d’une charmante petite fille de qui l’ardente mélancolie, la grâce, le clair visage d’enfance m’impressionnèrent tendrement. Je pus le lui avouer sans qu’elle s’en offensât, car ce n’était pas une femme très vertueuse, et nous nous jurâmes, mutuellement, la plus passionnée affection du monde. Je voulus qu’elle prît le nom de Clarisse, bien que le sien ne fût pas moins exquis, mais celui-ci me plaisait davantage, parce que je pensais que nul autre que moi n’avait pu le lui attribuer. Ainsi je crus la séduire, et elle m’apparut comme une fiancée. Le subterfuge m’enchanta.

J’étais exténué d’une profonde tristesse. Sans nulle raison sentimentale qui semblât valable à mon entourage, j’éprouvai, dans ce temps, à un point incroyable, l’affreuse souffrance de ce beau ciel livide, quand les feuilles tombées me touchaient aux larmes. Je ne pouvais