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Page:Bouhélier - L’Hiver en méditation, 1896.djvu/210

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intellectuel. A de fort vulgaires descendants, ils léguèrent la clef et la lampe. Si nous pénétrons parmi la prairie, remercions-les tendrement. Ils nous ont tracé les sites de notre âme. Ces proverbes dont nous sommes nourris, je pense qu’ils forment leur héritage. Pour que ce laboureur n’eût plus peur de la nuit, il a fallu Galilée et Euclide. Leur génie accrut sa sécurité. Jadis, d’antiques peuplades suppliaient le soleil, afin •qu’il visita leur champ. — O l’homme qui, tout d’abord, tailla dans d’opaques blocs de bois la dureté profonde -des bateaux ! O le fondaleur du hameau, celui qui bâtit le foyer I Le héros par lequel fut cuit, pétri, gonflé le premier pain !

Ces stupéfiantes découvertes composent l’usuel de nos jours, en sorte qu’il serait impossible d’en détruire l’utile bénéfice. Qui donc en puisa le secret ? Et ne fut•ce pas un sage sublime, cet homme qui enclot les domaines d’aubépines et de haies plâtreuses. — On devrait l’admirer tout autant que Lycurgue, que Gœthe ou que Napoléon. Par lui furent constitués les peuplades et les races.

Ces découvertes qui terrifièrent nous trouvent communément tout à fait disponibles. Peut-être paraîtrait-il un peu extravagant de prétendre que la terre est plate. Gorgisippe, pourtant, le croyait. Le plus barbare de nos adultes connaît toute la mathématique par quoi Pythagore transforma la science. Ainsi, ces vérités qui portèrent l’épouvante, chacun les sait, s’en nourrit, les .accepte. De sites fades et décolorés, certains poètes •ont composé les paradis. Leurs chants furent consécraleurs. Ils nous réhabilitent dans l’instant de la mort. Ce