Page:Bouhélier - L’Hiver en méditation, 1896.djvu/260

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pérorent, secoués d’allégresses, frémissants de félicité et de terreur I

Cependant leur fortune ne vous préoccupe point. Les tenir dans un équilibre, ah ! quelle importune inquiétude.

Pourquoi prêter quelque attention aux entreprises de leur esprit et aux régions où ils paraissent ? Leurs desseins ne nous émeuvent guère. A l’égard de leur destinée, vous êtes tout à fait méprisants. Ils agiront pour le plaisir. Ce puéril désintéressement témoigne des basses psychologies de ces auteurs. Suffit-il d’animer des hommes, de congeler en eux quelques émotions, de leur commander des mouvements prévus ? 11 faut une logique et un rythme.

Les Goncourt, Paul de Kock, Flaubert souhaitent, parmi des réalités, l’inattendu des turbulences, des cas sentimentaux ou une sécurité. Les minutieuses petites personnes de qui leurs historiettes nous ont peint l’existence, je pense qu’elles ressemblent davantage à ces vagues créatures évoquées jadis par Laclos, Crébillon fils ou bien Restif, qu’aux héros tragiques de Zola. Des Grieux et Manon Lescaut sont assez parents de Sappho, de Germinie et de Manette, et quoique les unes et les autres soient délicates et adorables, ne leur accordons pas une extrême importance.

Dans l’étude de la Nature, Zola cherche une harmonie. Le caractère de ses héros se renforce d’un terrestre éclat. Son œuvre est égale au monde même. Il expose de poudroyantes fresques où toute l’humanité palpite, chante, se répand.

D’ailleurs, à part La Terre et l’épique Germinal,