Page:Bouhélier - L’Hiver en méditation, 1896.djvu/264

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Les sphères, l’orage, les attractions imposent des cadences aux contrées décrites. L’insufflation des profondeurs porte ses fraîcheurs sur l’étendue. Un sage équilibre en demeure l’effet. Je crois que le pouls même du monde précipite le mouvement des phrases, « quand s’expriment pourtant des héros fictifs, et en commandent ce ton, sonore, frêle, bondissant !

Aujourd’hui ces lois ont pénétré l’art. Personne n’y peut échapper. Leur bénéfice est évident. Malgré que de jeunes écrivains en aient encore naguère rejeté le profit, ce fut seulement par polémique, par défaut de compréhension. Il convient d’y revenir. Le grand homme dont je parle a beaucoup pressenti. S’il s’est embarrassé de science, d’étroite psychologie et de positivisme, délaissons tout ce lourd bagage. A une infinité d’égards, Zola est l’énorme précurseur d’un art héroïque, beau et naturel. Quant à son œuvre, il ne s’y trouve rien de divin. Le pathétique est contingent. Des relativités l’ont épaissi. La psychologie en est surannée. Mais cet homme a écrit Germinal et La Terre. C’est cela qui est admirable ! L’harmonieuse pureté, la belle innocence !

III

- Ainsi de grands poètes ont su reconstituer les naturelles gloires de leur race. Zola, Richard Wagner, Hugo, en firent, singulièrement, la plus cruelle critique. Par une surprenante prévision les intrigues de leurs tragédies ont corroboré les faits populaires, et ce fut le destin d’un monde qu’ils ont souhaité représenter dans