Page:Bouhélier - L’Hiver en méditation, 1896.djvu/37

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d’une si exquise personne. Peut-être en eut-elle conçu du dépit. Ce sont des sentiments que’l’âme peut distinguer. D’ailleurs, je ne les ressentis qu’en l’absence de ma chère amante. Mais, quand je la voyais, toute fine, éblouie de joie, quand je pressais ses mains brillantes semblables à des fruits encore durs, quand son clair visage me souriait, en présence de tant d’enchantements, il m’était impossible de penser à la mort qui, un jour, me les enlèvera. Je ne me fus pas enhardi jusqu’à venir lui en parler. Je n’aurais pas pu, sans d’atroces souffrances, en supporter la prévision, et la confuse pensée qu’une telle perte fut probable, dans cet instant d’extase, ne me venait même point.