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III
Le poète, en ses mains hardies,
Prend son grand luth, et de ses doigts
Tombent des larges mélodies
Sur les sept cordes à la fois !
C’est une musique superbe
Où résonne tout l’univers,
Depuis la chanson du brin d’herbe,
Jusqu’au dithyrambe des mers.
La nature écoute, saisie…
Et, comme un ruisseau de cristal,
Descend la douce poésie
Des sommets bleus de l’idéal,
Tandis qu’en bas de joyeux groupes
Étendus sur la berge en fleurs,
Boivent, en y plongeant leurs coupes,
L’oubli du monde et des douleurs.
Seule, au balcon que l’oiseau frise,
La vierge, sous ses rideaux blancs,
Croit entendre, au loin, dans la brise,
La sérénade des galants,