Page:Bouilhet - Œuvres, 1880.djvu/71

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Sabine, cependant, guide un rapide char,
Par la longue avenue,
Ou laisse errer ses doigts sur le luth de César,
Rêveuse et demi-nue…


Le Danseur Bathylle


 

La belle Métella, femme du vieux préteur,
Est pâle maintenant, et porte dans son cœur
Un mal secret qui la déchire ;
Par le bois d’orangers qui borde sa villa,
Elle marche au hasard, la belle Métella,
Comme une bacchante en délire.

Pour sonder jusqu’au fond l’avenir incertain,
Vingt fois l’urne d’albâtre où roule le destin
Sous ses doigts tremblants s’est vidée ;
Et vingt fois Métella, chez les magiciens,
A mêlé, dans la nuit, les sorts campaniens
Aux enchantements de Chaldée.