Page:Bouilhet - Dernières chansons.djvu/81

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Amis, je veux me perdre au fond du bois sonore.
La lune des sentiers argente le gazon ;
Et, comme dans la coupe un vin qui s’évapore,
Déjà monte la brume aux bords de l’horizon.
La bruyante cité, près du fleuve étendue,
Allonge ses grands ponts comme des bras sur l’eau.
Tout soupire et s’endort ; et, là-bas sous la nue,
Vénus en souriant agite son flambeau.
Oh ! Laissez-moi bondir, moi dont l’âme est brisée,
Sous ces feuillages verts où palpitent les nids !