Page:Bouilhet - Melænis, 1857.djvu/108

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
98
MELÆNIS


Assise au bord du Nil, ô courtisane blonde,
Tu tendais aux vainqueurs ton filet captieux ;
Tu les endormis tous d’une ivresse profonde,
Et tu les vis tomber, tes amants glorieux !
Sans qu’ils aient eu jamais, en échange du monde,
Une larme d’amour échappée à tes yeux !

— Si j’étais, pour ma part, disciple d’Hippocrate,
Si j’avais de la vie observé les ressorts,
Je dirais les liens de l’esprit et du corps,
Et comment le plaisir nous fait gonfler la rate,
Et pourquoi, quand le derme en suant se dilate,
Nous sentons s’engourdir nos chagrins les plus forts !

Par Paulus aujourd’hui la preuve en est fournie :
Il entra plein de doute et sortit plein d’espoir ;
Des enfants, sous le xyste, exercés par devoir,