Page:Bouilhet - Melænis, 1857.djvu/127

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
117
MELÆNIS

Où chaque combattant rugit comme un lion ;
La poussière autour d’eux voltigeait dans l’espace ;
Un silence de mort planait sur l’action.

On entendait les coups sonner, comme en automne
La grêle sur les murs ; le peuple, pour mieux voir,
Se penchait, palpitant de terreur et d’espoir ;
César tout ébloui se tordait sur son trône :
« Aux mânes de Mirax ! » dit une voix qui tonne ;
Et le Thrace tomba dans les flots d’un sang noir !

Le vainqueur attendit un second adversaire ;
Ses yeux fauves brillaient comme un feu dans la nuit,
Son glaive ruisselant dégouttait sur la terre,
Et de la populace il écoutait le bruit ;
Un Samnite parut et mordit la poussière,
Puis un troisième encore, et d’autres après lui.