Page:Bouilhet - Melænis, 1857.djvu/136

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
126
MELÆNIS


Après eux, Severus, héritier de l’empire,
Lœtus Emilius qui flatte et qui conspire,
Cléander que demain, dans la boue et l’affront,
Les portefaix jaloux au Tibre traîneront ;
Jusqu’au sage Dion qui mord, pour ne pas rire,
Les feuilles de laurier qu’il arrache à son front !

Commode cependant, le long des galeries
Marchait à pas comptés, laissant les flatteries
Monter autour de lui comme un encens divin.
Un moineau familier sautillait sur sa main ;
Et sa tunique verte, aux riches broderies,
frôlait les grands pavés, quand l’édile soudain

Apparut sur le seuil ; sa taille ramassée
Dans ses contorsions était plaisante à voir ;
Marcius, d’un romain connaissait le devoir :