Page:Bouilhet - Melænis, 1857.djvu/160

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
150
MELÆNIS


« Viens ! dit Pantabolus. — Non, » répondit la belle,
Et sa pose enivrante était plus molle encor.
Le soldat n’y tint plus, d’un bond il fut près d’elle,
À sa taille glissante attacha son bras fort ;
« Oh ! Je t’aime ! dit-il, que sert d’être rebelle ?… »
Et sa main vers le banc l’entraîna sans effort ;

Elle s’assit sur lui ; son beau col qui se penche,
Tremblait, comme un roseau que le vent fait plier ;
Sa gorge s’écrasait sur l’armure d’acier,
Et les flots gracieux de sa tunique blanche
Inondant le soldat, ainsi qu’une avalanche,
Frôlaient la guêtre noire et le rude soulier.

« Si j’étais homme aussi, j’aimerais les batailles,
» Dit-elle, et sur mon front les panaches mouvants,
» La marche en plein soleil, l’assaut sur les murailles,