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PRÉFACE

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LE PROBLÈME ASIATIQUE


I



I l n’y a pas de plus noble passion que la passion des voyages. Je parle de la passion forte et saine qui arrache l’homme aux douceurs du foyer, qui lui fait surmonter toutes les fatigues et braver tous les périls, non seulement pour connaître l’univers multiple et changeant, pour vivre d’une vie nouvelle dans la clarté des rivages lointains, pour goûter la griserie des longues traversées, l’oppression délicieuse de l’éloignement, la volupté des heures solitaires sous des ciels nouveaux, mais pour étudier et décrire des contrées, des races et des civilisations inconnues, pour essayer de comprendre et de résoudre les grands problèmes politiques et sociaux qui agitent le monde.

Un Arabe, à qui je demandais pourquoi Mahomet avait institué le pèlerinage de la Mecque, me répondit : « Pour obliger ses fils à visiter les lieux saints, mais aussi pour les jeter, au moins une fois dans leur vie, loin de leur berceau. Nous sommes des errants. Les villes sont des prisons.

(VII)