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LE 14 JUILLET À 4 000 MÈTRES D'ALTITUDE

voûte, ouvre une cheminée assez large avec des couloirs horizontaux formant comme des étages. Pendant ce temps, Zabieha est allé voir si l’on pourrait se procurer une yourte et quelques moutons chez des Kirghizes qui sont, paraît-il, installés à huit verstes d’ici.

Notre compagnon revient vers la fin de la journée et nous annonce qu’il a réussi dans son ambassade. Le Cazi — ou juge — de la tribu se présente peu après suivi d’un aide de camp : c’est un fort aimable seigneur, aux manières distinguées et à l’air intelligent, avec lequel nous avons plaisir à causer en attendant la yourte promise.

Dans la clarté magique du couchant, à l’heure exquise où le soleil qui va s’éteindre met sur la montagne toute proche comme des lueurs de brasier, elle arrive enfin portée par deux superbes chameaux gris de fer. Le vent s’est levé comme hier soir, il agite déjà nos tentes et, sous la toile qui frémit, nous nous réjouissons à la pensée de dormir dans cette yourte robuste au toit de feutre.

14 juillet. — J’entends au réveil les premiers pétards de la fête nationale ! C’est Zabieha et Enselme qui sont allés chasser les oies. Le Cazi désire nous rendre notre politesse et veut nous emmener déjeuner à son camp. Mais au moment du départ, on s’aperçoit de la disparition du cheval de Zabieha, ainsi que de celle du jeune Ahmed. La bête se sera sans doute éloignée pendant la nuit et l’homme est à sa recherche. Force nous est donc de laisser repartir seul le seigneur

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