II. Voyages accomplis aux Contrées voisines de l'Algérie.
1850. — M. Renaud se proposait de prendre, en partant de l'Algérie, la route de Tombouctou ; il projetait de s'y rendre par Ouargla, Goléa,le Touat. Le cheik de N'gouça le fit arrêter et l'obligea à retourner sur ses pas.
1850. — M. Berbrugger entreprit un voyage dans l'est. Il se rendit en Tunisie par Soukharas, revint par le sud, visita le Djérid, le Souf et l'OuedR'ir, les oasis de Nefta et Touggourt ; enfin il regagna Alger avec beaucoup de renseignements géographiques et archéologiques sur ces régions.
1853. — M. Renou reçut une mission pour parcourir le M'Zab et en visita les oasis.
1856. — Voyage du cap. Bonnemain à Ghadamès.
1857. — M. Ismaël Bouderba,.interprète au bureau arabe de Laghouat, suivit la direction de Guerrara (M'zab), et N'gouça en laissant Ouargla à l'E. A El-Biod, il sortit de la région des dunes, qu'il traversait depuis N'gouça. Après une marche totale de 33 jours, il parvint 'devant Ghât. — Les études de M. Bouderba sur Ghât concordent avec celles du docteur Barth, dont elles confirment l'exactitude.
1859. — M. Henri Duveyrier. agissant avec ses
propres ressources, s'avança par Metlili jusqu'à ElGoléa, dans le but de pénétrer jusqu'au Touat ; mais le fanatisme des habitants arrêta ses projets.
18ii0. — Le command. Colonieu et le lieut. Burin sont envoyés pour étudier l'état commercial des oasis du Touat, à Timimoun et à l'Ouguerout.
En 1860, M. Duveyrier se rendit à l'oasis de Temacin, de là à Ghadamès, explora la Tripolitaine, revint à Ghadamès, et en partit pour Ghât. — N'ayant pu pénétrer à Ghât, M. Duveyrier parvint à Mourzouk ; de là il se rendit à Tripoli, puis à Alger. Très-beau voyage et très-productif.
Les lignes de caravanes, indiquées par le rapport officiel déjà mentionné, sont :
1° Celle de Ghadamès à Kouka (Bornou) ou à Eano, par Ghât et le pays d'Air ; route très-sûre et déjà parcourue par D r le Barth, Richardson et Overweg ;
2° Celle de Ghadamès à Insalah ; route fréq. ;
3° Celle d'Insalah à Tombouctou ou à Arouan ; souv. interrompue par les dissensions des Touaregs ;
4° Celle d'Insalah au pays d'Aïr, momentanément dangereuse, à cause des troubles du Hoggar ;
5° Celle d'Insalah à Ghât, route fréquentée ;
6° Celle de Tombouctou à Tafilet, souvent coupée ;
7° Celle de Tripoli au Bornou, par Mourzouk et Bilma, route pénible mais sûr
CARTE N° 84.
AMÉRIQUE DU NORD.
Cette carte d'ensemble comprend : 1° le Groenland et l'Islande, possessions danoises ; — 2° Y Amérique russe ; — 3° la Nouvelle-Bretagne, à l'Angleterre ; — 4° les États-Unis.
Ce dernier État, formant l'objet spécial de la carte n" 85, nous n'en parlerons pas ici.
Géographie physique. Voy. la carte. Nous avons résumé les découvertes faites dans les mers polaires depuis 200 ans, et nous y avons fait figurer en particulier les résultats des explorations de Franklin, de Mac Clure, de Kane. (Voy. aussi la carte et le tabl. 39, pour l'histoire de ces découvertes).
I. Groënland. Les établissements danois du Groenland figurent pour 186 milles carrés de superficie et 9880 habitants, vivant de la pêche, de la chasse et du commerce des fourrures. (Voy. les villes et établissements principaux sur la carte).
II. L’Amérique russe a été, jusqu'en 1863, la propriété d'une compagnie particulière, et ce pays n'a pas encore reçu du gouvernement son organisation administrative. Mêmes ressources qu'au Groenland. Ville, Nouvelle-Arkangel dans l'île Sitka.
III. Nouvelle-Bretagne. Ce vaste territoire, — profondément creusé au N. par la baie,d'Hudson, arrosé par les lacs Supérieur, Huron, Érié, Ontario, par le Saint- Laurent qui les traverse ; par li lac Winnipeg et le Nelson, enfin par le Mackensie avec son système de lacs : lacs des Rennes, des Montagnes, Wollaston, de l'Esclave, du Grand-Ours, — appartient à l'Angleterre, se divise administrativement en 9 parties, et comprend en outre un vaste territoire qui ento re la baie d'Hudson et qui est abandonné à la compagnie de ce nom pour la grande chasse. Le revenu de cette compagnie consiste dans les produits de la chasse, c'est-à-dire surtout en fourrures.
DIVISION EN 9 PROVINCES. M. c géogr. Habitants
Labrador. 170 000 5000
Bas-Canada. 210 020 1 110 664
Haut-Canada. 1396 091
Nouveau Brunswick. 27105 252047
Nouvelle-Ecosse 18671 332 264
Iles du Prince Edouard. 2173 80 859
Terre-Neuve. 40 200 122 638
Colombie britannique. 200000 —
Ile Vancouver. 14000 —
Colonies dans l'Amérique du N. 682 169 3 299 563
Iles Bermudes 24 11450
La population des deux Canada s'élève ainsi à 2 506 755. La population immigrée s'est montée à 588 978, l'es habitants nés dans le pays étaient au nombre de 1 917 777 ; dont 1 037 070 d'origine britannique, 880 607 d'origine française et 12 717 Indiens. Le nombre des habitants parlant la langue anglaise s'était accru de 40 pour 100 dans la dernière décennie. Les catholiques étaient au nombre de 1200915 (942 744 dans le Bas-Canada, 258141 dans le Haut -Canada.) Au Nouveau-Brunswick on comptait 85 238 catholiques, et la population indienne ne s'y élevait plus qu'à 1212 individus.
Les villes les plus considérables sont, dans le Bas-Canada : Montréal, 90 323 hab. ; Québec, 51 100 hab. Dans le Haut-Canada : Toronto, 44 821 hab. ; Hamilton, 19 096 hab. ; Kingston, 13 743 hab. ; Ottawa, 14 696 hab. ; Londres, 11 555 hab.
Recette et dépense ordinaires. Les recettes ordinaires et extraordinaires s'élèvent environ à 7 900 000, et les dépenses ordinaires et extraordinaires à 7 500000 liv. sterl.