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GÉOGRAPHIE ANCIENNE. — Nos 11 et 12. Italie ancienne. 819


normus, longtemps occupée par les Carthaginois ; le château à'Ercte, où se défendit héroïquement Hamilcar dans la l re guerre punique ; Hycara, Segesta, Macella, Drepanum, célèbre bataille où Claudius Pulcher fut défait, 1 re guerre punique (249) ; Eryx avec son temple de Vénus ; — sur la côte du S. 0., Lilrjbœum, v. Carthaginoise, siège célèbre ; Halicyce, Mazara ; — en face de cette pointe occidentale, sont les îles JEgates, où Lutatius Catulus remporta la bataille qui mit fin à la l re guerre punique (241) ; Selinus, col., gr., avec les Tliermœ Setinuntias, Heraclea-Minoa, Agrigenttim une des plus grandes villes de l'île, col. gr. ruinée dans la guerre punique ; Phintias ; Gela, col. gv. ;Hijbla, Carnarina, col. gr. ; Motyca, Neetum, Abolla, Helorus ; — sur la côte orientale : Syracusee qui a été pendant un temps la plus grande ville de l'Occident avec Cartilage. Ses ruines couvrent un terrain immense ; il n'en reste plus que la bourgade de Siracosa, dans la petite île d'Ortygia, autrefois au milieu du port, Acrœ, Herbessus, Thapsus, Megara-Hyblœa, Leontini Menœnum, Catama, col. gr. ; JFAna, au pied du volcan ; A cium ; — dans l'intérieur de l'île : Hybla, Hadranum, Centuripœ (Centorbi), Agyrium, Assortis, Henna, centre de la résistance des esclaves dans la guerre de 103 ; Pelra, Herbila. — Les îles Lipareœ, ou JEoliœ, ou Vulcanise au N. de la Sicile ; — Melita et Gaudos, au sud.

Sardinia 1. La Sardaigne était l'île phénicienne par excellence. C'est le pays qui a fourni le plus grand nombre de monuments appartenant à cette

les villes. Parmi les lois d'Antoine, qui furent abrogées par le Sénat après l'expiration de son consulat, il y en avait une qui était relative à la concession du droit de cité à tous les Siciliens (5). Ce qui prouve que la loi ne fut pas appliquée, c'est la liste de Pline, qui ne mentionne qu'un seul oppidum civium Rornanorum : Messana, et trois villes latines (c) : Cenluripa, Netum, Segesta.

Sous Auguste, cinq villes reçurent des colonies militaires, sans doute l'an 22 av. J.-C. : Tauromenium, Catana, Syracusee, Thermse-Himerenses et Tyndaris, auxquelles vinrent s'ajouter plus tard Lilybseum et Panormus. Agrigentum paraît avoir eu \ejus Latii.

Au point de vue judiciaire, cette province se divisait en un certain nombre de conventus (districts judiciaires). On connaît ceux de Syracusœ, de Lilybseum, de Panormus et àAgrigentum.

L'île de Malte dépendait de cette province. Les habitants avaient le droit de cité sous Auguste ; ils étaient inscrits dans la tribu Quirina.

1. De même que pour la Sicile, nous donnons l'état de province pour la Sardaigne et la Corse, d'après Becker et Marquart.

Province de Sardaigne et Corse.

Peu de temps après la l re guerre punique, les Romains enlevèrent la Sardaigne aux Carthaginois, sans la moindre apparence de droit. Il leur fallut la conquérir. T. Manlius ne la soumit que 3 ans plus tard.

La Corse fut occupée en même temps que la Sardaigne en 238, mais elle ne fut soumise qu'en 231 par C. Papirius Maso, et elle forma, avec cette île, une seule province. Elle fut gouvernée par un préteur, ce qui fit qu'en 227 on

(b) Cicér., ad Atlic, XIV, 12 : Scis quam diligam Siculos etquam illam clientelam honestam judicem. Multa illis Cœsar, neque me invito, etsi latinitas non erat ferenda. Ecce autem Antonius, accepta grandi pecunia, fixit legem aDiciatore comitiis latam, qua Siculi, cives Romani, cujus rei, vivo illo, mentio nulla. — Un autre passage de Cicéron (Phil. II, 37.) se rapporte aussi à la loi d'Antoine : « Civitas ab Antonio, non jam singil'atim sed provinciis lotis dabatur ; » — et. Dion CassiusXLV, 23, et XL1V, 53. — Diodore (XIII, 35) parle en termes formels de la "oncession du droit de cité : IloJ^al foûv tùv xaxà ty)wyj&lt ;7ov toXswv y_ptijj.svai Sit-0.i&lt ;ra.'j TOtç -ïoùto'j (de Dioclès) v6(J.ot ; C-'XP 1 oxou ■juâvxeç ol 5tzî).tÛTai xr,ç Pw|j.alwv tuoXlte'.c.ç 7)^ua9-*)(7av. —

Relativement à l'abrogation des lois d'Antoine, voy. Cicér. Phil. V, 7 ; XII, 5, 12 ; XIII, 315.

(c) Bist. nat., III, xiv,2 : Messana ; et III, xiv, 5, pour les villes Latinœ conditionis, Centuripini, Netini, Segeslani. Suiventtoutcs les villes appelées tributaires, slipenamrix au nombre de 47.

civilisation. Villes : Caralis (Cagliari) cap. ; Nom (Nura) où ont été trouvés les hypogées phéniciens et les monuments qui ont formé le musée de Turin. En faisant le tour de l'île, on trouvait : Bitia, Sulci, Pupulum, Neapolis, Thœrus, Othoca, Cornus, Carbia, Nura, Turris-Libyssoms, Phivium, Tribula, Viniola, Olbia, Feronia, Viniola, Sulcis, Saralapis, Sarabm. Dans le centre de l'île : Usellis, Forum Trojani, Gurulis, Lésa, Luquido.

Corsica, habitée par les Ligures, colonisée par les Phéniciens, puis par les Grecs, surtout par ceux de Phocée. Villes : Mariana, Alerta, Urcinium, Pallœ, Pauca, Opimim, Clunium, Marianum.

LES ONZE RÉGIONS AU TEMPS D'AUGUSTE

(Voy. la carte accessoire dans la pi. Il, Italia superior.)

Ces régions, mentionnées par Pline, d'après l'Orbis pictus d'Agrippa, ne sont pas une division administrative de l'Italie. C'est simplement une répartition de territoires, dans laquelle on s'est conformé aux anciennes divisions de peuples, -ou groupes de nationalités. Ces nationalités étaient si bien éteintes et avaient été si complètement absorbées dans la cité par le système d'assimilation des Romains, que ces circonscriptions, déterminées, par les noms seuls des contrées, ne représentent plus qu'une expression géographique. On peut indiquer l'étendue et les limites de ces onze régions en identifiant tous les noms de villes de l'énumération de Pline avec les noms modernes, car les limites ne sont pas mentionnées dans cet auteur, mais seulement les localités comprises dans chaque région ;

nomma seulement deux nouveaux préteurs : l'un pour la Sicile, l'autre pour la Sardaigne et la Corse. On doit donc entendre, sous le nom Sardinia, les deux îles.

A partir du milieu du deuxième siècle avant J.-C, on envoyaen Sardaigne des propréteurs. On connaît Tihis Albucius, proprœtor Sardinise de l'an 105, et M. JEmilius Scaurus, propraetor Sardinise de l'an 55. Les deux îles étaient toujours réunies sous leur administration.

L'an 27 avant J.-C, la Sardaigne resta au Sénat. Elle eut un proprsetor avec le titre de proconsul.

Le caractère remuant et peu sûr des habitants rendit nécessaire, par exception, une administration militaire. Nous voyons aussi qu'Auguste y envoya, l'an 6 après J.-C, un eques Rojnanus, sans doute avec le titre de procurator, titre qu'on retrouve plus tard.

Lorsque Néron déclara l'Achaïe libre, il rendit en échange la Sardaigne au Sénat. Si le témoignage de Pausanias est exact ici, il faut peut-être croire qu'après Auguste et jusqu'à Néron, la Sardaigne aurait été une province de l'empereur. On trouve un procurator Sardinise du temps de Commode.

Ce fut sous Constantin que la Sardaigne et la Corse furent séparées, chacune sous les ordres d'un prœses.

Au point de vue de la condition de ses habitants, la Sardaigne était fort mal partagée. Ayant été conquise militairement, elle était ensuite devenue agerpublicus dans toute son étendue. Elle payait la dîme pour toute espèce de terre et, en outre, un stipendium (a). Dans les temps de grande nécessité, on imposait une secondedîme, moyennant toutefois une remise faite par le trésor aux habitants. De sorte que la Sardaigne fut comptée parmi les tria frumenlaria Reipublicse. Au temps de Cicéron, la province n'avait pas une seule ville jouissant de privilèges particuliers.

Plus tard, on y fonda quelques colonies militaires. La Corse en avait 2 sur 25 villes : Mariana, colonie de Marius, et Aleria, colonie de Sylla.

Il se forma plus tard encore plusieurs établissements en Sardaigne, savoir : la ville Ad Turrim Libyssonis, peut-être sous Auguste ; — Uselis, peut être sous Hadrien, et Corn us. Enfin, Pline (Hist. nat. 111, 7, 85) cite CaraLes comme oppidum civium Rornanorum.

(a) Cicéron, pro Balbo, 18, 41 : Quod si Afris, si Sardis, si Hispanis,agris stipendioque mulctatis, virtute adipisci licet civitatem ; Gaditanis hoc idem non licebi ! ? — TiteLive, XXIII, 32 : Gravi tributo et coltatione iniqua frumenti pressos, — Cf. le chapitre 4i, où il est dit que les habitants de la Sardaigne payaient le stipendium et le frumentum.