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Laud. Il a laissé plusieurs écrits, parmi lesquels on remarque une histoire des Massacres de la Valteline.

ABBOTSFORD, château d’Écosse (Roxburgh), résidence favorite de Walter Scott, sur la rive dr. de la Tweed, à 1 kil. de son confluent avec l’Ettrick, à 45 kil. d’Édimbourg. Site pittoresque l’architecture du château est remarquable par sa bizarrerie.

ABBOTS-L’ANGLEY, village d’Angleterre (Hertford), à 30 kil. N. de Londres ; 1700 hab. Il dépendait de l’ancienne abbaye de St-Alban, et fut la patrie du pape Adrien IV (Nicolas Brakespeare).

ABBT (Thomas), écrivain allemand, né à Ulm en 1738, mort en 1766, à 28 ans, occupa d’abord une chaire de philosophie à Francfort-sur-l’Oder, puis une chaire de mathématiques à Rinteln en Westphalie. Il composa plusieurs ouvrages estimés : De la mort pour la patrie ; Du Mérite (souvent réimprimé), et fit quelques traductions. Ses œuvres, recueillies par Nicolaï, ont paru à Berlin, en 1790, 6 vol. in-8o. Le traité Du Mérite a été traduit par J. B. Dubois, Berlin, 1780, in-8.

ABDALLAH, c’est-à-dire serviteur de Dieu, père de Mahomet, né à la Mecque, mort en 570, était fils d’Abdoul Motaleb, gardien de la Kaaba. Conducteur, puis marchand de chameaux, il acquit de grandes richesses, qui préparèrent la puissance de son fils.

ABDALLAH, oncle d’Aboul-Abbas, premier calife abbasside, contribua puissamment par sa valeur à renverser la dynastie des Ommiades, mais se déshonora par une odieuse trahison : il assassina plusieurs princes de cette famille qu’il avait invités à un festin. Il fut tué en combattant, en 755, après avoir vainement tenté de régner.

ABDALLAH, général arabe, fils d’Abdel-Mélek-ben-Omar, réduisit les habitants de l’Andalousie révoltée contre Abdérame, roi de Cordoue, 785 ; prit Girone, Narbonne, et pénétra jusqu’à Carcassonne.

ABDALLAH-BEN-YAZIM, fondateur de la puissance des Almoravides, vers 1050, était d’abord un simple fakir ou docteur de Fez. Il s’attacha par la persuasion plusieurs peuplades berbères, étendit sa domination par les armes et régna sur toute la Mauritanie. Il mourut vers 1058.

ABDALLAH, le dernier chef des Wahabites, et l’aîné des fils de Sehoud, fut choisi par lui, en 1805, pour commander ses armées, et le remplaça, en 1814, dans le gouvernement des Wahabites ; mais attaqué par Méhémet-Ali, pacha d’Égypte, il se vit obligé de se rendre à discrétion, 1818 ; conduit à Constantinople, il fut mis à mort par ordre du sultan.

ABDALLATIF, médecin et historien arabe, né à Bagdad en 1161, mort en 1231, fut protégé et pensionné parle sultan Saladin. Il est auteur d’une Relation de l’Égypte, fort estimée pour son exactitude, qui a été traduite par S. de Sacy en 1810,1 vol. in-4.

ABDEL-AZYZ, fils de Mouça, lieutenant du calife Walid I, s’empara en 713 des provinces méridionales de l’Espagne (Murcie, Jaën, Grenade), vainquit en 714 le prince royal des Goths, pénétra jusqu’en France et, au retour, se fit proclamer roi, 717 ; mais il périt aussitôt, assassiné par les partisans du calife.

ABDEL-HAMID. V. ABDOUL-HAMED.

ABDEL-MELEK ou ABDEL-MALEK, 5e calife ommiade, régna à Damas (685-705), étendit ses conquêtes dans l’Afrique, l’Arabie et l’Inde et reprit la Mecque qui s’était déclarée indépendante. Il fit le premier frapper de la monnaie arabe.

ABDEL-MELEK-BEN-OMAR, le Marsille des chroniques, général et vizir d’Abdérame I, calife de Cordoue, contribua puissamment à établir ce prince sur le trône en battant ses ennemis ; fut gouverneur de Séville, 759, puis de Saragosse et de toute l’Espagne orientale, 772. Voyant un de ses fils faiblir au moment d’une bataille, il lui perça le cœur de sa lance.

ABDEL-MOUMEN, un des auteurs de la puissance des Almohades, avait été le disciple et le compagnon du Mahdi ou Messie Ben-Toumert, fondateur de la secte, auquel il succéda en 1130. Il enleva aux Almoravides leurs États d’Afrique et s’empara du Maroc, puis pénétra en Espagne et combattit avec succès Alphonse de Léon. Il mourut en 1163. C’est lui qui le premier prit le titre de calife des Almohades.

ABDEL-RAHMAN. V. ABDÉRAME.

ABDÉRAME, ou plutôt ABDEL-RAHMAN, vice-roi d’Espagne en 728, pénétra en France à la tête d’une puissante armée, s’empara de toute l’Aquitaine, poussa jusqu’à la Loire et ne fut arrêté dans ses conquêtes que par Charles Martel, qui tailla son armée en pièces, entre Tours et Poitiers, en 732. On croit qu’il périt dans le combat.

abdérame i, fils de Moaviah, prince de Damas, né en 731, fut le premier calife ommiade en Espagne (756-787). Échappé comme par miracle au massacre de sa famille, qui fut exterminée presque tout entière par les Abbassides, il se réfugia en Espagne, où l’appelaient les Maures établis dans ce pays, réduisit sous son pouvoir presque toute cette contrée, fixa sa résidence à Cordoue, et régna paisiblement pendant 31 ans, faisant fleurir les lettres et les arts et cultivant lui-même la poésie. Oh lui donna le surnom de Juste.

abdérame ii, 4e calife ommiade d’Espagne (822-852), fils d’Al-Hakem, défit en plusieurs rencontres les princes chrétiens, s’empara de Barcelone, et chassa les pirates normands qui venaient insulter les côtes de ses États. Sa cour fut la plus brillante de toutes celles de l’Europe : il y attira les savants et les poètes de l’Orient. On le surnomma le Victorieux.

abdérame iii, 8e calife ommiade d’Espagne (912-961), eut à soutenir des guerres sanglantes contre les princes chrétiens de Castille et de Léon et fut vaincu à Simancas, par Ramire II, roi de Léon, en 938. Malgré les troubles qui agitèrent son règne, il fit briller à sa cour le luxe et l’élégance. Il fonda à Cordoue une école de médecine, la seule qui existât alors en Europe et créa une marine. Il prit le titre d’émir-al-moumenin (prince des croyants), et fut surnommé le Protecteur du culte.

ABDÈRE, Abdera, auj. Polistilo, anc. v. de Thrace, à l’embouchure du Nestus, en face de l’Ile de Thasos. C’est là que la Fable place l’aventure de Diomède mangé par ses chevaux. Les Abdéritains passaient pour stupides ; cependant ils aimaient la musique et la, poésie, et l’on compte parmi eux des philosophes célèbres : Démocrite, Protagoras, Anaxarque. — Ville d’Hispanie. V. adra.

ABDER-RAHMAN V. ABDÉRAME et MULEY.

ABDIAS, le 4e des douze petits prophètes, vivait, à ce qu’on croit, comme Jérémie, au temps de la captivité de Babylone, vers 600 av. J.-C. Il a laissé un seul chapitre où il prédit la ruine des Iduméens — On a sous le nom d’un autre Abdias, de Babylone, une compilation apocryphe sur l’Histoire des apôtres, qui paraît être du Ve siècle.

ABDICATION. Les plus célèbres abdications sont celles de Sylla (79 av. J.-C.) ; de Dioclétien et de Maximien, en 305 ; de Charles-Quint, en 1556 ; de Christine de Suède, en 1654 ; de Gustave IV, en 1809 ; de Napoléon, 1814 et 1815 ; de Charles X, 1830 ; de Guillaume I, roi de Hollande, 1836 ; de Louis-Philippe, 1848.

ABDOLONYME, fut, selon Quinte-Curce et Justin, placé par Alexandre sur le trône de Sidon, en considération de ses vertus (332 av. J.-C.). Il descendait des rois du pays, mais il vivait dans la plus grande pauvreté et était réduit à cultiver son jardin de ses propres mains lorsqu’il fut élevé sur le trône.

ABDON, 10e juge d’Israël, de la tribu d’Éphraïm, gouverna 8 ans (de 1165 à 1157) selon Ussérius, ou de 1220 à 1212 av. J.-C., selon l’Art de vérifier les dates), et eut Samson pour successeur.

ABDOUL-HAMED, sultan, régna à Constantinople de 1774 à 1789, après Mustapha III, son frère aîné. Prince faible, il ne put lutter contre la Russie qui, par le traité de Kaïnardgi (1774) lui enleva plusieurs provinces ; en 1783, il perdit en outre la Crimée ; en 1788, Potemkine lui prit Otchakov. Ce prince n’en était pas moins aimé du peuple.