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la r. dr., dans le cant. d'Argovie. l'autre, Basel-Augst, sur la r. g., cant. de Bâle. Ils occupent l'emplacement d’Augusta Rauracorum, ville des Helvétiens, fondée vers l'an 30 av. J.-C. par Munatius Plancus, ét détruite en 450 par Attila.

AUGURES, ministres de la religion chez les Romains, chargés de prendre les auspices, prédisaient l'avenir d'après le vol, le chant et l'appétit des oiseaux. Ils formaient un collége sacerdotal qui jouit longtemps d'une grande autorité. Aucune entreprise ne se faisait sans qu'on les eût consultés. Les patriciens s'étaient longtemps réservé l’Augurat; mais en l'an 300 av. J.-C., ils furent contraints d'y admettre par moitié les plébéiens consulaires ou triomphateurs.

AUGUSTA, nom donné à beaucoup de villes anc. en l'honneur de l'empereur Auguste ou de quelqu'un de ses successeurs. Les principales sont :

AUGUSTA, v. de Sicile, auj. Agosta. – A., ville de la Gaule Transalpine, auj. Nyons (Drôme). – A. ASTURICA, v. d'Hispanie, auj. Astorga. – A. AUSCORUM, v. d'Aquitaine, auj. Auch. – A. CÆSAREA, v. d'Hispanie, auj. Saragosse. - A. EMERITA, v. de Lusitanie, auj. Merida. - A. FIRMA ou ASTIGIS, v. d'Hispanie, auj. Ecija. – A. NEMETUM, v. de la Germanie 1re, auj. Spire. – A. PRÆTORIA, v. de la Gaule Cisalpine, auj. Aoste. – A. RAURACORUM, v. des Helvétiens, auj. Augst. – A. SUESSIONUM, v. de l'anc. Belgique, auj. Soissons. – A. TAURINORUM, v. de la Gaule Cisalpine, auj. Turin. – A. TREVIRORUM, v. de Germanie, auj. Trèves. – A. TRICASTINORUM, v. de la Viennaise, auj. Aoust-en-Diois (Drôme). – A. TRINOBANTUM, v. de la Bretagne anc. , auj. Londres. – A. VAGIENNORUM, v. de la Gaule Cisalpine, auj. Citta di Bene ou Saluces. – A. VANGIONUM, v. de Germanie, auj. Worms. – A. VEROMANDUORUM, v. de la Belgique 2e, auj. St-Quentin ou Vermand. – A. VINDELICORUM, v. de Germanie, auj. Augsbourg.

AUGUSTA. Ce nom est aussi porté par plusieurs villes des États-Unis. Les principales sont : 1° la capit. de l’État du Maine, sur le Kennebek; 10 000 hab.; chemin de fer; – 2° une v. de la Géorgie, capit. du comté de Richmond, à 155 kil. N. O. de Savannah, sur la Savannah, qui a en cet endroit 500m de large; elle compte 12 000 hab. Grand commerce de coton et tabac.

AUGUSTAMNICA, partie orientale de la Basse-Égypte, entre le petit Delta à l'O. et l'Arabie proprement dite à l'E., ainsi nommée au IVe siècle en l'honneur des empereurs romains.

AUGUSTE, en grec Sébaste, titre honorifique qui fut décerné pour la 1re fois à Octave par le sénat l'an 28 av. J.-C., et que prirent depuis tous les empereurs romains. Sous Dioclétien, on établit une distinction entre le titre d'Auguste et celui de César: le 1er désignait l'empereur régnant, le 2e l'héritier présomptif de la couronne. Le titre d’Auguste a été repris par les empereurs d'Allemagne depuis Othon II; Ils l'amplifièrent même en prenant le titre de semper Augustus, perpetuus Augustus.

AUGUSTE, C. Julius Cæsar Octavianus Augustus, connu d'abord sous le nom d'Octave, premier empereur romain, était fils du sénateur C. Octavius et petit-neveu de César, par sa mère. Il naquit à Rome l'an 63 av. J.-C., perdit son père de bonne heure, et fut adopté par son oncle. Il n'avait que 18 ans quand César fut assassiné; il étudiait alors en Grèce. Il accourut aussitôt à Rome pour recueillir l'héritage de son père adoptif (44); força, malgré sa jeunesse, Antoine à lui restituer une partie de ses biens qu'il avait détournée, et marcha contre lui à Modène avec les consuls Hirtius et Pansa. Bientôt, cependant, s'apercevant qu'on voulait les perdre l'un par l'autre, il se réconcilia avec Antoine, et, s'unissant à Lépidus, ils formèrent un célèbre triumvirat (43 av. J.-C.). Ils commencèrent par proscrire impitoyablement tous leurs ennemis (Octave abandonna même Cicéron à la vengeance d'Antoine); puis ils marchèrent contre les restes du parti républicain, et défirent à Philippes Brutus et Cassius qui étaient à la tête de ce parti (42). Maîtres de l'empire après cette victoire, Octave et Antoine éloignèrent le faible Lépidus, et se partagèrent les provinces. Octave se réserva tout l'Occident. Après plusieurs ruptures et après plusieurs raccommodements passagers, dont le dernier eut pour gage le mariage d'Octavie; sœur d'Octave, avec Antoine, les deux rivaux se firent enfin la guerre ouvertement, et Octave remporta sur Antoine une victoire décisive près d'Actium (31). Il fit ensuite voile vers l'Égypte, où le général vaincu s'était réfugié avec Cléopâtre, prit Alexandrie, força son ennemi à se donner la mort, et réduisit le pays en province romaine. De retour à Rome (29 av. J.-C.), il reçut les titres de prince du sénat, d’empereur (imperator), enfin d’auguste, se fit donner successivement le pouvoir pro-consulaire, l'autorité tribunitienne, le consulat à vie, et rétablit ainsi sous un autre nom le gouvernement monarchique. Du reste, il ne se servit de son pouvoir que pour faire des lois sages et pacifier tout l'empire : après s'être fait rendre par les Parthes les aigles enlevées à Crassus, avoir soumis une partie de l'Arabie et avoir reculé jusqu'à l'Elbe la frontière romaine, il ferma le temple de Janus (1 av. J.-C.). On dit que, dégoûté de la puissance, il eut un instant le projet d'abdiquer, et qu'il consulta sur ce point Agrippa et Mécène, mais qu'il en fut détourné par les conseils de ce dernier. Il mourut à Nole l'an 14 de J.-C., âgé de 76 ans. Ce prince fut cruel tant qu'il eut besoin de l'être, mais il donna l'exemple de la douceur et de la clémence dès qu'il fut sur le trône. On connaît sa générosité envers Cinna, qui conspirait contre lui (c'est le sujet d'une des plus belles tragédies de Corneille). Il favorisa les lettres, attira à sa cour Virgile, Horace, Pollion, Tite-Live, et admit dans son intimité le poète Ovide (qui cependant finit par encourir sa disgrâce). On lui reproche d'avoir été peu brave de sa personne; il ne dut le plus souvent ses succès qu'aux talents de ses généraux, surtout à ceux d'Agrippa dont, en reconnaissance, il adopta les enfants. Malheureux en famille, il perdit ses enfants d'adoption et fut déshonoré par sa fille Julie. Il laissa, quoiqu'à regret, le trône à Tibère, fils de Livie, sa seconde femme. Auguste avait composé quelques écrits et des mémoires, dont il ne reste que peu de fragments. Le Monument d'Ancyre (V. ce mot) renferme son testament. On peut consulter sur ce règne Suétone, Dion Cassius et l’Examen critique des historiens d'Auguste de M. Egger.

AUGUSTE I, le Pieux, électeur de Saxe; frère de Maurice, régna de 1553 à 1586, fit dresser en 1580 la formule de concorde pour réunir les Luthériens qui commençaient à se diviser, et s'opposa, dans la diète d'Augsbourg, à la réception du calendrier grégorien. – AUGUSTE II (Frédéric), électeur de Saxe et ensuite roi de Pologne, né à Dresde en 1670, mort en 1733, devint électeur en 1695 par la mort de son frère aîné, se distingua dans les guerres de l'Empire contre les Français et contre lez Turcs, se fit élire roi de Pologne à la mort de J. Sobiesky (1697), s'allia avec Pierre le Grand contre Charles XII fut battu par ce prince, et déposé en 1704 par la diète de Varsovie, qui élut en sa place Stanislas Leczinski. Il réussit au bout de peu de temps à chasser son rival, mais de nouveaux succès du roi de Suède le forcèrent à résigner la couronne (1706). Après la défaite de Charles XII à Pultawa (1709), il fut rappelé en Pologne, et cette fois il resta définitivement en possession du trône. – AUGUSTE III (Frédéric), électeur de Saxe et roi de Pologne, fils du préc., né en 1696, mort en 1763, fut, à la mort de son père, en 1733, élu roi de Pologne par une partie de la nation, et ne fut universellement reconnu qu'en 1736. Il s'allia avec l'Autriche contre Frédéric II, roi de Prusse, qui deux fois lui enleva la Saxe (1746 et 1756); son duché ne lui fut rendu qu'à la paix d'Hubertsbourg (1763). Il résidait plus à Dresde qu'à Varsovie et s'occupait peu des affaires; il mourut également méprisé des Polonais et des Saxons.

AUGUSTE III (Frédéric-), I comme roi, d'abord élec-