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exactes, si bien que les contemporains les appelaient les Belles infidèles. — V. Frémont d'ablancourt.

ABLON, village de Seine-et-Oise, sur la rive g. de la Seine, à 15 kil. S. de Paris, à 16 kil. N. de Corbeil ; 360 hab. Grandes caves pour les vins de Bourgogne qui viennent à Paris. Station du chemin de fer d’Orléans. Les Protestants eurent un prêche dans Ablon ; Agnès Sorel et Sully y résidèrent.

ABNER, général et cousin de Saül. Après la mort de ce prince, il fit donner la couronne à Isboseth, fils de Saül ; mais ensuite il se rangea au parti de David, et contribua puissamment à soumettre à ce prince tout Israël. Il fut assassiné par Joab, jaloux de son crédit.

ABNOBA, mont. de Germanie, dans la Souabe actuelle, où quelques-uns placent la source du Danube. On y adorait Diane-Abnoba.

ABO, v. et port de Russie, dans l’ancienne Finlande, ch.-l. du gouv. d’Abo, près de l’embouchure de l’Auraioki, à 460 kil. O. N. O. de St-Pétersbourg ; 18 000 hab. Archevêché luthérien ; université, fondée en 1640, transférée en 1827 à Helsingfors. Riche bibliothèque ; feuille périodique, la seule de toute la Finlande. Fabriques de draps, savon, verrerie ; chantiers de construction ; commerce très actif. — Fondée vers 1157 par les Suédois, Abo fut la capit. de la Finlande jusqu’en 1812. Elle a beaucoup souffert des incendies, surtout en 1775 et 1827. Il y fut signé en 1743 la paix dite d’Abo, entre la Suède et la Russie : elle cédait à cette dernière Kymmenegard, Friedrichshamn, Vilmanstrand et Nyslot. Abo passa en 1809, avec le reste de la Finlande, sous la domination de la Russie. — Le gouv. d’Abo, entre les golfes de Bothnie et de Finlande, a 26 000 kil. carrés et environ 500 000 hab. Fers, marbres, plâtre, ardoise. — L’archipel d’Abo, situé devant la v. d’Abo et le long de la côte S. O. de la Finlande, est un labyrinthe de rochers à pic, très redoutables aux navigateurs.

ABOMEY, v. de l’Afrique occidentale, capit. du Dahomey, par 7° 12’ lat. N., est une des résidences du roi ; environ 40,000 hab. Foires considérables.

ABONDANCE, divinité allégorique. On la représentait sous la figure d’une belle femme couverte de fleurs, tenant dans sa main droite une corne remplie de fleurs et de fruits, qu’on nommait la Corne d’abondance. C’était une des cornes de la chèvre Amalthée, nourrice de Jupiter, que ce dieu donna aux nymphes qui avaient pris soin de son enfance.

ABONDANCE, ch.-l. de c. (Hte-Savoie), sur la Dranse, à 16 k. S. E. de Thonon ; 1512 h. Pétrole.

ABORIGÈNES, nom latin par lequel on désigne les habitants originaires (ab origine) ou primitifs d’une région. On les nomme en grec autochtones. — Les Romains donnaient ce nom aux anciens habitants du centre de l’Italie, établis dans l’Apennin.

ABOU, c’est-à-dire père, forme le commencement d’un grand nombre de noms propres chez les Arabes.

ABOU-ARYCH, v. et place forte d’Arabie (Yémen), près de la mer Rouge, à 89 kil. N. de Loheia, a donné son nom à une petite principauté située entre le grand chérifat de la Mecque et l’imamat de Sanaa ; environ 5000 hab.

ABOU-BEKR (le père de la vierge), le 1er des califes, successeur immédiat de Mahomet, était père de la belle Aicha qu’épousa le prophète. Il fut un des premiers à embrasser l’islamisme, fut élu calife à la mort de Mahomet (632), de préférence à Ali et à Omar, réunit en un corps d’ouvrage les feuilles du Coran éparses jusque-là, et hâta les progrès de la nouvelle religion par sa conduite habile et ferme et par les victoires de ses généraux, surtout de Khaled et d’Omar. Il mourut en 634. C’est sous son règne que la Syrie fut soumise.

ABOU-CHEHR ou BENDER-BOUMIR, v. de Perse (Fars), sur le golfe Persique, par 48° 20’ long. E., 28° 58’ lat. N. ; 15 000 hab. Bon port, mais d’entrée difficile. Ville commerçante. Les Anglais y ont une factorerie. Ils l’ont momentanément occupée en 1856.

ABOU-GIAFAR-AL-MANZOR. V. ALMANZOR.

ABOU-HANIFEH ou HANIFAH, chef des Hanéfites, l’une des 4 sectes orthodoxes musulmanes, né à Koufah en 699, se distingua par sa piété et ses efforts pour assurer la pureté de la foi. S’étant opposé à la colère d’Almanzor, qui voulait détruire Mossoul, celui-ci le fit empoisonner en 767 ; ses partisans le regardent comme un martyr. Abou-Hanifah est auteur d’un commentaire célèbre sur le Coran, intitulé Sened ou l’Appui, qui fait loi pour les Musulmans. Les Turcs suivent sa doctrine.

ABOUKIR, bourgade de la Basse-Égypte, à 17 kil. N. E. d’Alexandrie. Citadelle : Rade peu abritée, à la pointe de l’embouchure la plus occidentale du Nil. Nombreuses antiquités ; belles ruines ; salles taillées dans le roc. — On est incertain sur son nom ancien : les uns veulent que ce soit Canope, les autres, Caposiris. Il s’y livra en 1798 une bataille navale où Nelson détruisit la flotte française ; et en 1799, un combat sur terre où 5 000 Français, commandés par Bonaparte, battirent 15 000 Turcs. En 1801 Abercromby enleva la place aux Français.

ABOUL-ABBAS, surnommé Al-Saffah (le Sanguinaire), 1ercalife de la race des Abbassides, fut placé sur le trône par les efforts d’Abdallah, son oncle, et d’Abou-Moslem, gouverneur du Khorassan. Il régna 4 ans (750-754) et établit à Koufa le siége du califat. Il se montra fort ingrat envers ceux auxquels il devait son élévation et ne signala son règne que par des cruautés contre les Ommiades.

ABOUL-CACEM, en latin Albucasis, Albucasa, médecin arabe, natif de Zaharah en Espagne (Séville), florissait à la fin du XIe siècle, et mourut à Cordoue en 1107. Il a laissé, sous le titre d’Al-Tacrif ou Méthode pratique, une compilation médicale qui a joui longtemps d’une très-grande autorité. Cet ouvrage se compose de 32 traités roulant principalement sur la chirurgie. Il a été plusieurs fois publié et a été traduit en latin. La meilleure édition est due à Channing, Oxford, 1778, 2 vol. in-4, arabe-latin.

ABOUL-FARADJ, Abulfaragius, dit aussi Bar-Hebræus, historien arabe, né en 1226, à Malatia, dans l’Asie-Mineure mort en 1286, était chrétien, de la secte des Jacobites, et devint évêque d’Alep. Il a composé en syriaque et traduit lui-même en arabe une Histoire universelle, qui a été traduite en latin et publiée par Edm. Pockocke, sous le titre de Historia compendiosa dynastiarum, historiam universalem complectens, 2 vol. in-4, Oxford, 1665, et par Bernstern, avec trad. allemande, Breslau, 1847, — Un autre ABOUL-FARADJ, issu des Ommiades, né à Ispahan en 897, mort en 967, fut médecin, jurisconsulte, historien et poëte. On a de lui un recueil de Chansons arabes (Kitab Aghany).

ABOUL-FAZEL, écrivain persan du XVIe siècle, fut grand vizir de l’empereur mogol Akbar, et fut assassiné en 1604 par l’héritier du trône, jaloux de son crédit. Il a écrit, en persan, une Histoire du règne et des institutions d’Akbar, qui a été publiée et traduite en anglais par Gladwin, Calcutta.

ABOUL-FÉDA, né à Damas en 1273, mort en 1331, était issu des Ayoubites. Il se distingua à la fois comme écrivain et comme guerrier pendant les croisades. Aimé du sultan Nasser, il fut nommé par lui gouverneur, puis prince d’Hamah en Syrie. On a d’Aboul-Féda une Histoire abrégée du genre humain, en arabe, traduite partiellement en latin par J. J. Reiske, sous le titre d’Annales moslemici (Hafniæ, 1789, 5 vol. in-4), et une géographie intitulée Vraie situation des pays, trad. en latin (en partie) par Reiske, Leipsick, 1766 ; et en français par MM. Reinaud et de Slane, 1848, 3 vol. in-4.

ABOULIOUN ou ABOULLONIA, v. de Turquie d’Asie (Anatolie), sur un îlot du lac qui porte son nom, à 44 kil. S. O. de Brousse ; 2 000 hab. On croit que c’est l’ancienne Apollonia ad Rhyndacum.

ABOUSYR, Busiris, v. de la Basse-Égypte (Mehallet-el-Kébir), sur l’anc. branche athribitique du Nil,