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à 88 kil. N. du Caire près de la grande pyramide. Ruines d’un temple d’Isis.

abousyr ou tour des arabes, endroit fortifié sur la côte de la Basse-Égypte (Alexandrie), à 40 kil. O. d’Alexandrie. C’est le premier point de la côte qu’on aperçoive en venant de la haute mer.

ABOUTIG, Abotis, v. de la H.-Égypte (Syout), sur le Nil, à 350 kil S. du Caire, à 20 kil. de Syout. Évêché copte. Excellent opium.

ABOUZABEL, bourg de la Basse-Égypte, à 22 kil. N. du Caire. Méhémet-Ali y avait formé un grand hôpital avec une école de médecine, qui ont été transférés depuis au Caire.

ABRABANEL, célèbre rabbin, né à Lisbonne en 1437, mort en 1508, fut ministre des finances sous Alphonse V roi de Portugal, et sous Ferdinand V, roi de Castille. Les Juifs ayant été bannis de l’Espagne en 1492, il se réfugia à Naples, puis à Venise, où il mourut. On a de lui des Commentaires sur l’Ancien Testament et sur la Michna, un Traité des prophéties qui regardent le Messie et un Traité des œuvres de Dieu.

ABRACADABRA. V. ABRAXAS.

ABRAHAM, le plus célèbre des patriarches, le père de la nation juive, était fils de Tharé et naquit à Ur en Chaldée, vers l’an 2366 av. J.-C. Il renonça à l’idolâtrie et quitta Ur pour s’établir, avec Sara, son épouse, à Haran, 2296. Là, Dieu lui ordonna d’aller dans la terre de Chanaan, lui promettant de lui donner tout ce pays et de le rendre père d’une grande nation. Il sortit de Haran avec toute sa famille, et vint, à l’âge de 75 ans, s’établir à Sichem. La famine le força d’aller en Égypte. A son retour, il se fixa à Béthel avec Loth, son neveu, puis il fut obligé de se séparer de lui et se retira dans la vallée de Mambré. Loth ayant été attaqué et pris par quatre rois voisins, Abraham vainquit ces rois et le délivra. Au retour de cette expédition il fut béni au nom de Dieu par le pontife Melchisédech. Peu après, Dieu lui apparut de nouveau, fit alliance avec lui et tous ses descendants, et lui ordonna de se circoncire avec toute sa famille en signe de cette alliance. Abraham arrivé à l’âge de 85 ans, et craignant de n’avoir point d’enfants de Sara qui jusque-là était restée stérile, prit pour deuxième femme Agar, une des esclaves de Sara, et en eut un fils nommé Ismaël. Cependant, treize ans après, des anges envoyés de Dieu lui promirent que Sara lui donnerait un fils dans l’année même : et en effet, malgré son grand âge, elle mit bientôt au monde Isaac. Lorsque ce fils eut atteint l’âge de 25 ans, Dieu, pour éprouver la foi d’Abraham lui ordonna de le lui sacrifier. Abraham allait obéir, quand un ange substitua un bélier à la victime. Après la mort de Sara, il épousa Céthura, dont il eut 6 enfants. Il mourut à l’âge de 175 ans, 2191 av. J.-C. selon les Bénédictins. Selon la chronologie d’Ussérius, Abraham serait né en 1996 av. J.- C. et mort en 1821. Ce patriarche est vénéré des Musulmans comme des Juifs et des Chrétiens : les Arabes se glorifient de descendre de lui par Ismaël. V. ismael.

abraham ecchellensis, savant maronite, natif de Syrie, professa les langues syriaque et arabe, d’abord à Rome, puis à Paris, au collège de France, où Le Jay l’avait appelé (vers 1630) pour coopérer à l’impression de sa Bible polyglotte. Il retourna ensuite à Rome, et y mourut en 1664. Il a traduit de l’arabe en latin les Ve, VIe et VIIe livres des Coniques d’Apollonius, avec un traité d’Archimède, Florence, 1661. On lui doit en outre : Institutio linguæ Syriacæ, Rome, 1628, in-12 ; Synopsis philosophiæ Orientalium, Paris, 1641, in-4 ; Chronicon Orientale, Paris, typis reg., 1651, in-fol.

ABRANTÈS, v. de Portugal dans l’Estramadure, sur la rive g. du Tage, à 110 kil. N. E. de Lisbonne ; 5 000 hab. Vue délicieuse ; superbe église de St-Vincent. Grand commerce en blés, huiles, fruits. Cette ville est un des boulevards de Lisbonne. Ju-

not s’en empara en 1807, et reçut en récompense le titre de duc d’Abrantès. V. JUNOT.

abrantès (Laure de st-martin-permon, duchesse d’), née à Montpellier en 1784, morte en 1838, descendait par sa mère de la famille impériale des Comnène. Elle épousa en 1799 le général Junot, le suivit dans ses campagnes, et après sa mort, en 1813, elle se voua à l’éducation de ses enfants. La duchesse d’Abrantès a composé plusieurs romans, dont le plus, connu est l’Amirante de Castille (1827), et à écrit des Mémoires volumineux (18 vol. in-8, 1831-34), où l’on trouve de curieux détails sur la cour impériale.

ABRAXAS, dieu suprême des Gnostiques basilidiens, dont on inscrivait le nom sur des pierres gravées qui servaient d’amulettes, et qui prenaient elles-mêmes le nom d’Abraxas. On remplaçait aussi ce nom par celui d’Abracadabra, que l’on répétait comme il suit sur 11 lignes dont chacune avait un signe de moins que les précédentes :

A B R A C A D A B R A

A B R A C A D A B R

A B R A C A D A B

A B R A C A D A

A B R A C A D

A B R A C A

A B R A C

A B R A

A B R

A B

A

Les sept lettres dont se compose le mot Abrasas, prises numériquement, formaient, chez les Grecs, le nombre 365, nombre des jours de l’année.

ABRETTÈNE, contrée de la Mysie, sur les confins de la Bithynie, était arrosée par le Rhyndacus.

ABRIAL (le comte), né en 1750 à Annonay, mort en 1828, d’abord avocat, fut sous la République commissaire près le tribunal de cassation ; alla en 1800 organiser le gouvernement républicain à Naples, fut ministre de la justice après le 18 brumaire, concourut à la rédaction des codes, et fut envoyé en Piémont et à Milan pour les y promulguer. Il devint aveugle 10 ans avant sa mort.

ABRINCATUI, peuple de Gaule, vers l’extrémité N. O., occupait le territoire d’Avranches (Manche), et avait pour ch.-l. Ingena, dite aussi adrincatui.

ABRUZZES, contrée d’Italie, dans le roy. de Naples, bornée à l’E. par la mer Adriatique au N. et à l'O par les États de l’Église, au S. par le Sannio et la Terre de Labour. Elle se divise en deux parties, séparées par la rivière de Pescara : l’Abruzze citérieure et l’Abruzze ultérieure, et celle-ci se subdivise en 1re et 2e ; ce qui forme en tout 3 provinces. L’Abruzze ultérieure 1re a pour ch.-l. Téramo ; l’Abruzze ultérieure 2e, Aquila ; l’Abruzze citérieure Chieti. Environ 18 300 kil. carrés et 800 000 hab. Montagnes, forêts, où l’on trouve beaucoup de loups et d’ours Pierres aurifères dans le mont Mujella ; huile, riz, vins, soie, safran. Climat âpre ; industrie nulle. C’est l’ancien pays des Samnites et des Manses. Les habitants en sont encore belliqueux : ils résistèrent longtemps aux Français en 1798.

ABSALON, fils de David et de Maaehai était d’une grande beauté. Il assassina dans un festin son frère aîné Amnon, qui avait fait une insulte à leur sœur, et se révolta contre son père, quoiqu’il lui eut pardonné ce crime. Défait dans la forêt d'Éphraïm il fut arrêté dans sa fuite par les branches d’un arbre dans lequel s’embarrassèrent ses longs cheveux. Joab, général de David, l’ayant rencontré dans cet état, le perça d’un coup mortel (1030 av. J.-C.), quoiqu’il eût reçu l’ordre de l’épargner. David pleura sa mort. Duché a fait une tragédie d’Absalon.

Absalon ou Axel, homme d’État danois, né en 1128 en Séeland, m., en 1201, fut évêque de Rœskild, archevêque de Lund, primat du Danemark, ministre de Waldemar I et Canut IV, restaura Dantzick