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ancienne qui, pendant un grand nombre d’années, a été en possession de la charge de premier gentilhomme de la chambre du roi. Les personnages les plus connus de cette famille sont : Jean d’Aumont, dit le Franc Gaulois, maréchal de France, né en 1522, qui se distingua sous Henri III et Henri IV, et périt d’un coup de mousqueton (1595), à Camper près de Rennes, en combattant le duc de Mercœur, l’un des chefs des Ligueurs ; — Antoine, petit-fils du préc., maréchal de France, né en 1601, mort en 1669, qui se distingua à Réthel ; — Louis-Marie de Rochebaron, duc d’Aumont, né en 1632, mort en 1704, un des plus zélés serviteurs de Louis XIV : il se distingua dans la campagne de Flandre ; il contribua beaucoup aux progrès de la science des médailles et fut membre de l’Académie des inscriptions ; — Alexandre, connu par son dévouement à Louis XVI : ce dernier favorisa l’évasion du roi ; — L. Céleste, gentilhomme de la chambre sous Louis XVIII, qui fit en 1815, pendant les Cent-Jours, une descente en Normandie et s’empara de Bayeux et de Caen.

AUNAY, ch.-l. de cant. (Char.-Inf.), à 18 kil. E. N. E. de St-Jean-d’Angely ; 1350 h. Église fort ancienne.

AUNAY-SUR-ODON, ch.-l. de cant. (Calvados), à 30 kil. N. E. de Vire ; 1055 hab. On y nourrit beaucoup de moutons. Nombreuses filatures.

AUNAY (Philippe et Pierre GAUTIER d'), noms de deux frères, gentilshommes normands, qui furent tous deux au nombre des amants de Marguerite de Bourgogne et que Philippe le Bel fit mettre à mort (1314).

AUNE ou AULNE, riv. de France, naît dans le dép. des Côtes-du-Nord, coule d’abord au N., puis à l’O., passe à Châteauneuf et à Châteaulin, et tombe dans la rade de Brest à Landevenec. Cours, 135 kil.

AUNEAU, ch.-l. de cant. (Eure-et-Loir), à 22 kil. E. de Chartres, sur l’Aunay ; 1239 hab. Guise le Balafré y battit les Allemands en 1587.

AUNEUIL, ch.-l. de cant. (Oise), à 12 kil. S. O. de Beauvais ; 533 hab. Patrie du peintre Lebrun.

AUNIS, Alunitium en latin moderne, petite prov. de l’anc. France, au S. du Poitou, sur l’Atlantique, forme aujourd’hui les arrondissements de Rochefort et de La Rochelle et une partie de celui de Marennes, dans le département de la Charente-Inférieure ; capit., La Rochelle. Aunis formait autrefois un des grands gouvernements de France. — Ce pays, habité, ainsi que la Saintonge, par les Santones, fut compris par les Romains dans l’Aquitaine 2e, appartint successivement aux Visigoths, aux Francs (507), dépendit longtemps du Poitou, fut occupé en 1130 par le duc d’Aquitaine, porté en dot par Éléonore de Guyenne à Louis VII, puis, après divorce de cette princesse, à Henri II, roi d’Angleterre ; fut enlevé aux Anglais par Louis VIII en 1224, leur fut restitué en 1360 par Jean II, mais secoua leur joug en 1371 pour se donner au roi de France Charles V. La Réforme s’y introduisit dès le temps de François I et y devint très-puissante : l’Aunis fut le dernier rempart de la résistance du parti, qui ne succomba qu’avec La Rochelle. V. ce nom.

AUNOY (M. Cath. Jumelle DE BERNEVILLE, comtesse d'), femme de lettres, née vers 1650, morte en 1705, a écrit dans un style facile et léger des Mémoires historiques (de 1672 à 1679), des Romans et des Contes. On lit encore aujourd’hui ses Contes des fées, Paris 1782, et ses Aventures d’Hippolyte, comte de Douglas. Dans ses grands ouvrages, Mme d’Aunoy a imité Mme Lafayette, mais sans l’égaler.

AURANITIDE, auj. le Hauran, partie de la Palestine, à l’E. de la demi-tribu orient. de Manassé, tirait nom du mont ou de la ville d’Auran, et avait pour ch.-l. Bostra. V. IDUMÉENS.

AURAS, AURASIUS, chaîne de l’Atlas. V. AURÈS.

AURAT (d'), savant du XVIe siècle. V. DORAT.

AURAY, ch.-l. de cant. (Morbihan), à 28 kil. S. E. de Lorient, sur la riv. d’Auray, au fond d’une baie ; 3795 h. Aux env., est la célèbre chapelle de Ste-Anne d’Auray, but de pèlerinage pour les Bretons. — Cette v. est connue dès le XIe s. En 1364 il y fut livré, entre Jean de Montfort et Charles de Blois, une bataille qui mit fin à la guerre de la succession de Bretagne : Duguesclin y fut fait prisonnier, et Charles de Blois y perdit la vie.

AURE, petite riv. qui limite les dép. de l’Eure et d’Eure-et-Loir, passe à Verneuil et à Nonancourt et se jette dans l’Eure. — On appelle Pays d’Aure une vallée de l’anc. Armagnac, dans l’arr. actuel de Bagnères, qui avait jadis titre de vicomté.

AURELE (MARC-), M. Ælius Aurelius Verus Antoninus, dit le Philosophe, empereur, né à Rome l’an 121 de J.-C., d’une famille illustre, fut élevé sous les yeux de son aïeul Annius Verus, personnage consulaire. Adrien l’avait nommé préfet de Rome, quoique fort jeune en imposant à son successeur désigné, Antonin, la condition de l’adopter : Marc-Aurèle succéda en effet à Antonin (161). Les commencements de son règne furent marqués par de grands malheurs : un débordement du Tibre et du Pô, une famine, une peste, une révolte en Bretagne, une invasion des Cattes et des Quades en Germanie, des Parthes en Asie. Il fit soumettre les Bretons par ses lieutenants, envoya son frère adoptif, Lucius Verus, contre les Parthes, prévint le retour des disettes par l’établissement de greniers publics, et, après le retour de Verus, marcha avec lui contre les Quades et les Marcomans (169). Verus mourut pendant l’expédition ; mais Marc-Aurèle remporta sur les Barbares une suite de victoires qui ne furent interrompues que par la nouvelle de la révolte d’Avidius Cassius, gouverneur de Syrie. Marc-Aurèle était en marche pour combattre les rebelles, lorsqu’on lui apporta la tête de leur chef. Il visita les prov. d’Orient et les pacifia par sa clémence. De retour à Rome, il y reçut les honneurs du triomphe (177), et ses exploits furent consacrés par une magnifique colonne de bronze qui existe encore (colonne Antonine). L’année suivante, il repartit pour la Germanie, qui s’était révoltée de nouveau, et remporta une victoire signalée sur les Barbares ; mais affaibli par l’âge, les fatigues de la guerre et la maladie, il mourut peu après, à Sirmium (180), laissant l’empire à son fils Commode. On reproche à Marc-Aurèle d’avoir toléré les désordres de l’impératrice Faustine et d’avoir laissé persécuter les Chrétiens. Du reste, par sa modération, son équité, sa valeur, il a représenté en quelque sorte la philosophie assise sur le trône, et a justifié ce mot de Platon, que les peuples ne seraient heureux que quand les philosophes seraient rois. Il avait montré de bonne heure une vive prédilection pour le Stoïcisme, et on possède de lui 12 livres de Pensées ou réflexions morales, sous ce titre : A moi-même, où il résume pour son propre usage les nobles doctrines de cette école. Les Pensées de Marc-Aurèle, écrites en grec, ont été imprimées pour la 1re fois par Xylander, avec trad. lat. (Zurich, 1558) ; et depuis, avec les notes de Gataker et de Stanhope, à Londres, 1707 ; elles ont été trad. en franç. par Dacier, 1691, par J. P. Joly, 1770, et par Pierron, 1843. En 1819, Angelo Maï a publié une partie considérable de la correspondance de Marc-Aurèle et de Fronton, découverte dans la bibliothèque du Vatican. Thomas a écrit un bel Éloge de cet empereur. On doit à Noël Desvergers un Essai et à E. de Suckau une Étude biographique et philosophique sur Marc-Aurèle, 1856.

AURÈLE (S.), archevêque de Carthage de 388 à 423, ami de S. Augustin, combattit comme lui les Donatistes et les Pélagiens. On l’honore le 20 juillet.

AURELIA CIVITAS AQUENSIS, auj. Bade-Baden.

AURELIANI, peuple de la Gaule (Lyonnaise 4e), entre les Carnutes et les Senones, avaient pour cap. Genabum, nommée depuis Aureliani (Orléans). Leur territoire répond à peu près au ci-devant Orléanais.

AURÉLIEN, Lucius Domitius Aurelianus, empereur romain, né en 212, dans le territoire de Sirmium en Pannonie, était fils d’un paysan. Après avoir passé par tous les grades de la milice,