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sieurs siècles, ses Canons ont été la base de l'enseignement en Europe aussi bien qu'en Asie. On lui doit l'usage de la casse, de la rhubarbe, du tamarin, du myrobalan, etc. Les œuvres d'Avicenne ont été publiées en arabe, à Rome, en 1593, in-fol. On a trad. en latin et publié ses Canons ou Préceptes de médecine, tirés en grande partie de Galien, Venise, 1483, 1564 et 1608 ; ses Œuvres philosophiques, Venise, 1495 ; sa Métaphysique ou philosophie première, Venise, 1495. Vattier avait trad. tous ses ouvrages en français ; il n'en a paru que la Logique, Paris, 1658, in-8.

AVIDIUS CASSIUS. V. cassius.

AVIENUS (Rufus Festus), versificateur latin, qui vivait à la fin du ive siècle, sous Théodose, a trad. en vers les Phénomènes d'Aratus, le Periegesis de Denys, et a composé un poème géographique, Ora maritima, dont il reste un fragment. Ses OEuvres ont été publiées à Madrid, par Mellian, 1634, in-4, et insérées dans les Poetæ minores, de Wernsdorf ; elles ont été trad. en franç. par MM. Despois et Saviot, 1843 (dans la collection Panckoucke). – On le confond à tort avec AVIANUS (Flav.), qui a mis en distiques latins 42 des fables d'Ésope. Ce dernier a été trad. par M. J. Chenu, 1843 (dans la collect. Panckoucke). Les uns le placent au iie siècle de J.-C., les autres au ve.

AVIGLIANA, vulg. Veillane en français, v. du Piémont, à 24 kil. O. de Turin ; 2280 hab. Les Français y vainquirent les Piémontais en 1630.

AVIGNON, Avenio, ch.-l. du dép de Vaucluse, sur la r. g. du Rhône, à 687 kil. S. E. de Paris, 742 par chemin de fer; 36 081 hab. Archevêché, trib. de 1re inst. et de commerce, lycée, athénée, bibliothèque, musée. On remarque les quais, les remparts, la cathédrale (N.-D.-des-Doms), l'anc. château des papes, l'anc. succursale des Invalides, l'hôtel et la statue de Crillon, le tombeau de Laure, le chemin de fer, le pont en pierre de Bénezet, construit en 1178, auj. ruiné, le nouveau pont, en fer. Grand commerce de soie, vins, eaux-de-vie, huiles etc. Centre de la fabrication de la garance, qui y fut introduite par Althen (V. ce nom). - Avenio, fondée par les Phocéens de Marseille vers 539 av. J.-C., fut longtemps la capit. des Cavares. Sous les Romains, elle fit partie de la Gaule Narbonnaise, puis de la 2e Viennaise. Gondebaud, roi des Bourguignons, s'en empara au ve siècle et s'y défendit contre Clovis. Depuis, elle devint la proie des Goths, et enfin des Francs sous Thierry, roi d'Austrasie, 612. En 730 et 737, les Sarrasins s'en emparèrent, mais ils en furent chassés par Charles-Martel. Après le partage de l'empire de Charlemagne, Avignon fut comprise dans le roy. d'Arles ou de Bourgogne et possédée en commun par les comtes de Provence et de Forcalquier, puis par ceux de Toulouse et de Provence. Sous la suzeraineté de ces comtes, elle s'érigea en une espèce de république ; mais, lors de la guerre des Albigeois, la ville ayant pris parti pour Raymond, comte de Toulouse, elle fut assiégée et prise par le roi Louis VIII (1226). En 1251, elle fut forcée de se soumettre aux deux frères de S. Louis, Alphonse de Poitiers et Charles d'Anjou, héritiers par les femmes des comtés de Toulouse et de Provence, qui la possédèrent par moitié. Après la mort d'Alphonse, 1271, Philippe le Hardi hérita de sa part d'Avignon, et il la transmit en 1285 à son fils Philippe le Bel. Celui-ci la céda en 1290 à Charles d'Anjou, qui dès lors resta seul propriétaire de toute la ville. En 1309, sous le pape Clément V, Avignon devint la résidence des papes, déjà possesseurs du comtat Venaissin ; elle fut vendue en 1348 à Clément VI par Jeanne, reine de Naples et comtesse de Provence. Lorsque Grégoire XI reporta le siège de la papauté à Rome, en 1377, la v. d'Avignon fut administrée par un légat ; les papes revinrent l'habiter pendant le grand schisme (1379-1411). Elle fut sacré en 490, eut part à la conversion de Clovis resta soumise au St-Siége jusqu'à l'an 1791, où elle fut réunie à la France en même temps que le comtat Venaissin. Cette réunion fut confirmée en 1797 par le traité de Tolentino. Pendant la Révolution et en 1815, Avignon fut le théâtre de déplorables excès : le maréchal Brune y fut assassiné. Résidence de la belle Laure ; patrie de Crillon, Folard, J. Vernet.

AVIGNON (comtat d'). V. VENAISSIN (comtat).

AVIGNONET, bourg de la H.-Garonne, à 7 kil. S. E. de Villefranche ; 1087 hab. Station. Plusieurs inquisiteurs y furent massacrés en 1242, ce qui faillit renouveler la croisade contre les Albigeois.

AVILA, Abula, v. d'Espagne, ch.-l. d'une intendance de même nom, sur l'Adaja, à 88 kil. N. O. de Madrid ; 4000 hab. Évêché, anc. université, supprimée en 1811. Patrie de Ste Thérèse. Henri IV, roi de Castille. fut déposé par les nobles à Avila en 1465. Il s'y forma en 1520 une ligue contre Charles-Quint (V. PADILLA). – L'intendance est entre celles de Ségovie, Valladolid, Salamanque, Tolède ; 132 000 h.

AVILA (don Louis d'), né à Placentia vers 1500, fut ambassadeur de Charles V près des papes Paul IV et Pie IV, fut chargé de presser les opérations du concile de Trente, accompagna l'empereur en Allemagne dans la guerre de 1546 contre les Protestants, et écrivit la relation de cette guerre pendant les années 1546 et 1547. Cette histoire, qui est fort estimée, a été trad. en latin et a paru en français, Paris , 1672.

Gil. Gonzalès d’avila, historiographe, né en 1559 à Avila, mort en 1658 à 99 ans, a publié : Théâtre des choses grandes de Madrid ; Théâtre des églises d'Espagne ; Théâtre des Indes ; Histoire des antiquités de Salamanque, etc.

Jean d’avila, né près de Tolède, vers 1502, mort en 1569, se livra à la prédication, et professa la théologie avec tant de succès qu'il fut surnommé l’Apôtre de l'Andalousie et le Professeur par excellence. Ses OEuvres morales et spirituelles ont été publiées, avec sa Vie, à Madrid en 1557, 9 vol. in-4.

AVIS ou aviz, ville du Portugal (Alentéjo), sur l'Avis, à 53 kil. S. O. de Portalègre ; 1650 hab. Jadis ch.-l. des Chevaliers de l'ordre militaire d'Avis. – Cet ordre fut fondé en 1146 à Coïmbre par de simples particuliers, puis organisé en 1162 par Alphonse I, qui, après la prise d'Évora (1166), chargea les chevaliers de la défense de cette place, et leur céda en 1181 la ville d'Avis. De là les noms de Nouvelle-Milice, d’ordre d'Évora, d’ordre d'Avis, successivement portés par ces chevaliers. Dans les cérémonies, les chevaliers portaient un grand manteau blanc ; sur le côté gauche ils avaient une croix verte fleurdelisée, au bas de laquelle étaient deux oiseaux (allusion à leur nom d’Avis). – Cet ordre obtint de grands avantages sur les Maures d'Espagne, et contribua puissamment à leur expulsion. Il eut de longs démêlés avec l'ordre d'Alcantara et fut réuni en 1213 à celui de Calatrava. – La 2e dynastie des rois de Portugal (1385-1580) porte le nom de dynastie ou race d'Avis, à cause de Jean I, chef de cette dynastie, qui était grand maître de l'ordre d'Avis avant son avènement. Jean rendit à l'ordre son indépendance.

AVIT (S.). V. AVITUS (Sextus Alcimus).

AVITUS (Flavius), empereur romain. était né chez les Arverni, au commencement du ve siècle. Il jouissait d'une grande réputation pour avoir aidé à repousser les Huns et fut nommé par Théodoric préfet des Gaules. A la mort de Maxime, il se fit proclamer empereur à Toulouse (455) ; mais il fut au bout de quatre mois déposé par le patrice Ricimer : battu près de Plaisance, il ne conserva la vie qu'en embrassant l'état ecclésiastique. On le fit évêque de Plaisance. Ne se croyant pas encore en sûreté, il voulut retourner dans l'Auvergne, mais il mourut dans le voyage (456). Sidoine Apollinaire était son gendre; il a raconté son histoire.

AVITUS (Sextus Alcimus Ecditius), dit S. Avit, archevêque de Vienne en Dauphiné, neveu du préc., fut sacré en 490, eut part à la conversion de Clovis et à celle de Sigismond, roi des Bourguignons, et