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BADENWEILER, vge du grand-duché de Bade, (Rhin sup.), à 25 kil. S. O. de Freyburg ; 350 hab. Sources thermales et bains fréquentés. Ruines de thermes romains.

BADIA Y LEBLICH (Domingo), connu aussi sous le nom d'Ali-Bey, officier espagnol, né en 1766, mort en 1818, voyagea en Afrique et en Arabie, se faisant passer partout pour musulman, et publia, à son retour, ses Voyages en Afrique et en Asie pendant les années 1803-1807; Paris, 1814, 3 vol. in-8. On y trouve d'intéressants détails qu'aucun chrétien n'avait pu connaître jusque-là. A son, retour, il fut employé par le roi d'Espagne, Joseph Napoléon. Il mourut à Damas en 1818, pendant un second voyage.

BADIUS (Josse et Conrad), imprimeurs du XVIe siècle. Josse Badius, né en 1462, au vge d'Assche près de Bruxelles. d'où il prit le nom d’Ascensius, mort en 1535, professa les belles-lettres à Lyon, puis à Paris, et fonda à Paris, vers l'an 1500, une imprimerie d'où sont sorties un grand nombre d'édit. estimées; il publia lui-même quelques écrits, entre autres Navicula stultarum mulierum, vers 1500 (trad. en français dès 1501 par J. Droyn). Il eut pour gendres Robert Étienne et Michel Vascosan. — Conrad Badius, fils du préc., né à Paris vers 1510, mort vers 1560, s'associa à Robert Étienne, son beau-frère, et fit avec lui un grand nombre de publications importantes. Il a trad. en français l’Alcoran des Cordeliers d'Érasme Alber, Genève, 1556, et a composé lui-même les Satires chrétiennes, en vers français, 1560 (réimprimées à Genève en 1858).

BADONVILLER, v. du dép. de la Meurthe, à 12k. S. E. de Blamont, sur la Blette ; 1883 hab. Tissus de coton, faïenceries, fabriques de poinçons et d'alênes.

BADUHENNE, Baduhenna Sylva, grande forêt qui couvrait le pays des Frisons (presque tout le roy. de Hollande actuel), était ainsi nommée d'une divinité du pays appelée Bada ou Pada, qui n'est peut-être que la forêt personnifiée. 900 Romains y furent taillés en pièces par les Germains l'an 28 av. J.-C. Cette forêt n'existe plus.

BÆCULA, BÆTICA, etc. V. BÉCULE, BÉTIQUE.

BAEZA, Beatia, v. d'Espagne (Andalousie), à 40 k. N. E. de Jaen ; 12 000 h. Cathédrale gothique, colléges des Jésuites et de l'Oratoire ; belle fontaine. Très-importante jadis, résidence de plusieurs rois maures ; anc. évêché, transporté depuis à Jaen ; université supprimée. Baeza, après avoir été la capit. d'un petit roy. arabe, fut enlevée aux Maures en 1227.

BAFA, Paphos, Augusta, v. de l'île de Chypre, sur la côte S. O., fut longtemps le ch.-l. de l'île. Port ensablé, fort, élevé sur un rocher. Elle possédait jadis un évêché, qui a été transféré à Nicosie. Aux env., cristal de roche connu sous le nom de diamants de Bafa ; amiante ; grottes artificielles.

BAFFIN (William), habile pilote anglais, né en 1584, accompagna de 1612 à 1616 Hudson et les autres navigateurs anglais qui explorèrent le nord de l'Amérique, dans le but de pénétrer, par cette voie, dans le Grand Océan, et parvint, en 1616, jusque dans la baie à laquelle les géographes ont donné son nom. Il mourut en 1622 au siége d'Ormus, entrepris par les Anglais. Il avait dressé des cartes qui se sont perdues, et rédigé un journal dont quelques fragments se trouvent dans le recueil de Purchas.

BAFFIN (Baie, ou plutôt Mer de), vaste golfe ouvert de l'Atlantique, ainsi nommé de Baffin qui le visita le premier, sur la côte de l'Amérique du Nord, par 55°-82° long. O., 67°-78° lat. N., a env. 1500 k. de long sur 550 de large, et est presque toujours couvert de glaces. Il communique à l'Atlantique par le détroit de Davis, à la mer d'Hudson par ceux de Cumberland et d'Hudson, et à l'Océan Glacial arctique par celui de Lancastre-et-Barrow.

BAFFIN-PARRY (archipel de), îles qui s'étendent entre la mer de Baffin et celle d'Hudson, au S. du détroit de Lancastre-et-Barrow, furent découvertes par Parry de 1822 à 1829. Les principales sont celles de Cockburn, Southampton, Winter, Mansfield, James, N.-Galloway, Somerset septentrional.

BAFFO (la sultane), jeune chrétienne d'une rare beauté, d'une famille distinguée de Venise, fille du gouverneur de Corfou, fut prise en mer par les Turcs en 1575 et emmenée à Constantinople. Elle plut à Amurat III, qui fit d'elle sa sultane favorite et en eut Mahomet III. Elle exerça un long empire sur ce prince, qui l'aima jusqu'à sa mort ; elle conserva sous Mahomet III la même autorité ; mais Achmet la relégua dans le vieux sérail.

BAGACUM, v. de la Gaule Belgique, auj. Bavay.

BAGATELLE, petit château de plaisance, situé aux portes de Paris, sur la limite du bois de Boulogne, et près de la Seine, avait été bâti en 1773 par le comte d'Artois. Pendant la Révolution, il servit à des fêtes champêtres.

BAGAUDES. Ce nom, qu'on dérive du celtique bagad, troupe, attroupement, fut donné à des paysans gaulois qui, vers 270 de J.-C., se révoltèrent contre la domination romaine. Ils prirent Autun et la saccagèrent. Contenus quelque temps par Aurélien et Probus, ils se révoltèrent de nouveau sous Dioclétien, ayant à leur tête un certain Amandus. Ils furent réduits en 285 par le collègue de l'empereur, Maximien. Ils s'étaient retranchés aux portes de Paris, dans le lieu qu'on appela depuis Bagaudarum castrum, auj. St-Maur-des-Fossés. Une porte de Paris du côté de St-Maur reçut, en mémoire des Bagaudes, le nom de porta Bagaudarum, et, par abréviation, porta Bauda ; elle était située sur le terrain appelé depuis place Baudoyer (derrière l'hôtel de ville actuel).

BAGDAD, v. de la Turquie d'Asie, dans l'Algézireh, capit. du pachalik de Bagdad, sur le Tigre, par 42° 4' long. E., 33° 20' lat. N., à 1650 kil. S. E. de Constantinople ; 80 000 hab. Hautes murailles en briques-fossés, et divers ouvrages de fortification. Très-beaux bazars, quelques belles maisons, pont de bateaux sur le Tigre. On y remarque plusieurs monuments, les tombeaux de Zobéide, du cheik Abdoul-Kadir-Ghilani, le palais du pacha, la douane. En été, chaleur extrême et vent brillant dit samiel. Il y règne une maladie cutanée analogue au bouton d'Alep. Industrie active (coutellerie, maroquins, sellerie, harnacherie, teintureries, étoffes de soie, coton, laine). Fonderie de canons. Grand commerce avec la Perse, le Turkestan, l'Arabie et l'Inde. — Bagdad fut fondée en 762, aux env. de l'anc. Séleucie, par le calife Abou-Giafar-Almansour. Elle fut pendant 5 siècles la capit. du califat, et fleurit par les arts et les lettres. Elle fut prise par Houlagou en 1258, par Tamerlan en 1416, par les Turcs ottomans en 1534 ; se révolta contre eux en 1623, soutint un long siége, et ne fut prise qu'en 1638, par Amurat IV. — Le pachalik, entre ceux d'Erzeroum, de Diarbékir, la Perse et le golfe Persique, répond à l'anc. Babylonie et à une partie de l'Assyrie et de la Mésopotamie ; 890 kil. de long, sur 550 ; 1 000 000 d'hab. Climat très-chaud en été. Au N., sont les monts du Kourdistan et diverses ramifications du Taurus. Le pays est arrosé par plusieurs rivières fort célèbres : le Tigre, l'Euphrate, le Khabour (Chaboras), etc. Sol fertile le long des rivières, stérile en d'autres endroits. A l'O., se trouvent des déserts d'où sortent des nuées de Bédouins pillards. On le divise en 8 livahs : Meschhed-Ali, Hilleh, Mesched-Hossein, Ana, Nisibin, Mardyn, Bassora, Corna ; plus, la partie directement régie par le pacha même. — C'est dans ce pachalik que se trouvaient Babylone, Ninive, Séleucie, Ctésiphon, si célèbres dans l'antiquité.

BAGÉ-LE-CHATEL, ch.-1. de cant. (Ain), à 30 k. N. O. de Bourg ; 900 hab. Toiles, poteries, chanvre, volailles. Anc. seigneurie, qui, en 1272, fut portée par l'héritière au comte Amédée IV de Savoie, mais qui plus tard fut donnée à la maison d'Urfé, puis érigée en marquisat (1576).

BAGGESEN (Emm.), poëte danois, né en 1764 à Korsoër, dans l'île de Seeland ; parcourut la France,