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à 15 kil. S. de Sébastopol, près de l'ancien cap Parthénion, où l'on place l'autel de la Diane taurique; env. 2000 hab., presque tous Grecs. Port excellent, mais sans commerce. Ancienne colonie grecque, occupée au moyen âge par les Génois et alors florissante. Les Anglais s'y établirent en 1854 et y repoussèrent, le 25 octobre, une attaque des Russes.

BALADE, nom indigène de la Nouvelle-Calédonie, a été conservé par nous pour le principal port de l'île, situé à l'extrémité N. E. Cook séjourna dans ce port en 1774. V. CALÉDONIE (Nouv.-).

BALAGHAT (c.-à-d. au delà des Chattes), prov. de l'Inde anglaise, presque au centre de la presqu'île, entre les prov. d'Haïderabad, des Circars septentrionaux, de Salem, de Maïssour, de Kanara, de Bedjapour, fait partie du haut plateau du Décan; env. 2 200 000 hab; tapit., Bellary. Rivières : la Kistnah, la Toumbedra, le Pennar, le Tchiouravati. Sol très à fertile, vastes forêts; diamants, cuivre, salpêtre. — Après la chute de l'empire de Delhi, le Balaghat fut conquis vers 1780 par Haïder. Acquis en 1792 par le Nizam, il fut cédé par lui en 1800 aux Anglais. Il fait partie de la présidence de Madras.

BALAGUER, Bergusium, v. forte d'Espagne (Barcelone), sur la Sègre, à 22 kil. N. E. de Lérida; 6000 hab. Prise en 1709 par les Impériaux, reprise en 1710 par le duc de Vendôme.

BALAMBANGAN, petite île au N. de Bornéo, a 24 k. de long sur 5 de large; inhabitée. Port sûr. Les Anglais ont vainement tenté de s'y établir en 1774 et 1803.

BALARUC, vge de France (Hérault), sur l'étang de Thau, à 26 kil. S O. de Montpellier; 600 hab. Eaux thermales sulfureuses renommées pour les maladies chroniques et les obstructions.

BALASORE, v. maritime de l'Inde (Orissa), ch.-l. du district de même nom, sur le Bouri-Bellane, à 200 kil. S. O. de Calcutta; 12 000 hab. Elle appartient aux Anglais depuis 1803.

BALATON, en all. Platten-see, lac de la Hongrie, par 46° et 47° lat. N., s'étend dans les comitats de Schumeg, Szalad et Veszprim, et a 75 kil. de long sur 8 de large. Il reçoit les eaux de 9 rivières et communique avec le Danube par le Sio.

BALBATRE (Claude-Louis), organiste, né à Dijon en 1729, mort à Paris en 1799, était élève de Rameau. Il tint tour à tour l'orgue à St-Roch et à Notre-Dame de Paris, attirant constamment la foule. C'est lui qui substitua le forte-piano au clavecin.

BALBEK, Heliopolis (c.-à-d. Cité du soleil), ville de Syrie (Acre), près de l'Anti-Liban, à 65 kil. N. O. de Damas, par 34° 2' long. E., 33° 58' lat. N. Sa population, qui était encore de 5000 hab. en 1751, n'est plus guère auj. que de 200. On y voit de superbes ruines, les plus belles de cette contrée après celles de Palmyre, notamment les restes du temple du Soleil auquel la ville devait son nom. Ce temple immense avait été construit sous Antonin le Pieux; Constantin en fit une église. — Balbek fut prise par Abou-Obéidah lieutenant d'Omar, puis par Tamerlan (1401) ; elle fut presque détruite par un tremblement de terre en 1759. Elle est auj. habitée par des Moutoualis, montagnards farouches et pillards.

BALBES, famille puissante de Chieri. V. CHIERI.

BALBI (Jérôme), littérateur vénitien, né vers 1450, mort en 1535, enseigna les lettres et le droit à Paris (1485), puis à Vienne et à Prague, prit l'habit ecclésiastique en Hongrie, fut chargé par le loi Ladislas de l'éducation de ses enfants, et devint évêque de Carinthie. On a de lui : De rebus Turcicis, Rome, 1526, et des opuscules poétiques et oratoires.

BALBI (Adrien), géographe, né à Venise en 1782, mort à Vienne en 1848, était fils du gouverneur de l'île de Veglia. Sa famille ayant été ruinée par la révolution de 1797, il se livra à l'enseignement, et fut successivement professeur de géographie à San-Michele de Murano près de Venise, et de physique au lycée de Fermo. Il vint en 1821 à Paris pour y publier d'importants travaux préparés dès longtemps, et y fit paraître en 1826 un Atlas ethnographique du globe, in-fol., ouvrage original, où les peuples étaient classés d'après leurs langues, et en 1832 un Abrégé de Géographie, gr. in-8, qui se fit remarquer par la nouveauté du plan, l'abondance et l'exactitude des renseignements, et qui devint bientôt classique : il y fonde l'étude de la géographie sur la distinction des bassins. Le gouvernement autrichien l'appela alors à Vienne avec le titre de conseiller pour la géographie et la statistique. Balbi a donné en outre sous forme de tableaux synoptiques : Tableau politico-statistique de l'Europe en 1820; Balance politique du globe, 1828; la Monarchie française, 1828; l’Empire russe, 1829; l’Empire britannique, 1830.

BALBIN, Decimus Claudius Balbinus, empereur romain. Il était d'abord sénateur, et fut choisi en 237 par ses collègues, conjointement avec Maxime Pupien, pour combattre le féroce Maximin. Ils gouvernèrent avec assez de sagesse, mais ils furent massacrés après un règne de quelques mois par les prétoriens, qui ne voulaient pas reconnaître des empereurs qu'ils n'avaient pas faits eux-mêmes. Ils furent remplacés par le jeune Gordien.

BALBOA (Vasco NUNEZ de), vaillant officier espagnol, né en 1475, d'une famille noble, mais pauvre, fit quelques conquêtes en Amérique sur les côtes du golfe de Darien, traversa le premier l'isthme de Panama, découvrit en 1513 l'Océan Pacifique (golfe St-Michel), et eut le premier connaissance du Pérou. Il allait partir sur quelques vaisseaux équipés par lui, pour reconnaître cette riche contrée, lorsqu'il fut accusé d'insubordination par le gouverneur Pedrarias, jaloux de ses succès, et eut la tête tranchée (1517).

BALBUS (L. Cornelius), natif de Gadès en Espagne, mérita par ses services le titre de citoyen romain devint consul en 40 av. J.-C., et fit en 21 une expédition contre les Garamantes. Le titre de citoyen romain lui ayant été contesté, Cicéron prononça eu sa faveur un discours que nous possédons encore.

BALCLUTHA, nom gaélique d'une ville antique qu'on croit être Dumbarton et qui fut autrefois florissante. Ossian pleure la ruine de cette ville.

BALDE ou BALDI (Bernardin), abbé de Guastalla, savant italien, né à Urbin en 1553, mort en 1617, cultiva avec succès les sciences et les lettres. On a de lui un poëme italien sur la Navigation (1590), des trad. de Quintus Calaber et de Héron, des Commentaires sur Vitruve (1612), et sur les Problèmes de mécanique d'Aristote (1621). — BALDE (Jacques), jésuite et poëte latin, né en 1603 à Ensisheim (Alsace), mort en 1668, vécut à la cour de Bavière. Il s'exerça avec tant de succès dans le genre lyrique qu'on l'appela l’Horace de l'Allemagne. Un de ses poëmes, en vers élégiaques, intitulé Urania victriæ, plut tellement à Alexandre VII que ce pape lui fit présent d'une médaille d'or. Ses Œuvres ont été imprimées à Munich, 1729, en 8 vol. in-8. Orelli en a donné un choix en un vol., Zurich, 1805.

BALDE DE UBALDIS (Pierre), jurisconsulte, né à Pérouse en 1324, mort en 1400, professa le droit à Pérouse, puis à Padoue et à Pavie, et devint le rival de Barthole, dont il avait été l'élève. Ses Œuvres forment 3 vol. in-fol. Elles ne répondent pas à sa réputation.

BALDER, héros scandinave, fils d'Odin et de Frigga, est l'Apollon du Nord. Il préside à l'éloquence, et est en même temps le génie de la paix, de la piété et de la modération. Il mourut percé d'un javelot lancé dans un tournoi par Hoder, dieu du hasard.

BALDERIC, chroniqueur, né à Meung-sur-Loire vers 1060, mort en 1130, fut abbé de Bourgueil, puis évêque de Dol, en 1107. Il a donné, sous le titre de historia Hierosolymitana, l'histoire de la première croisade (1095-99), publiée dans le recueil de Bongars, et la Vie de Robert d'Arbrissel (dans le recueil de Bolland). — Un autre Balderic, mort vers 1100, a composé une Chronique de Cambrai depuis