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ACHAE – 11 — ACHA

de son siècle. Il a laissé, outre plusieurs recueils de jurisprudence, une trad. latine de S. Jean Chrysostome, Rome, 1470, et une édit. princeps, avec trad. latine des Lettres de Phalaris, Rome, 1469.

ACCORDS (tabourot des). V. tabourot.

ACCOUS, ch.-l. de c. (Basses-Pyrénées), à 26 kil. S. d’Oloron ; 1505 hab. Eaux minérales.

ACCUM, chimiste allemand, né en 1769 à Bückebourg, en Westphalie, mort en 1838, vint en 1793 à Londres, où il enseigna la physique et la chimie, puis se rendit à Berlin, où il professa depuis 1822. Il est le premier qui ait eu l’idée d’appliquer en grand le gaz hydrogène à l’éclairage.

ACCURSE ou ACCORSO (François), surnommé par ses contemporains l’Idole des jurisconsultes, né à Florence en 1151, mort en 1229, enseigna le droit à Bologne et fut un des rénovateurs de la science. Il composa, sous le titre de la Grande Glose ou Glose continue, une vaste compilation dans laquelle il réunit les meilleures décisions des jurisconsultes ses prédécesseurs sur le droit romain. La meilleure éd. est celle de D. Godefroy, Lyon, 1589, 6 vol. in-fol.

ACCURSE (Marie-Ange), un des plus savants critiques du xvie siècle, né à Aquila, vécut à la cour de Charles-Quint, qui lui confia plusieurs missions importantes. Dans ses Diatribæ in Ausonium, Rome, 1524, in-fol., il a corrigé une foule de passages corrompus d’auteurs anciens. On lui doit aussi de bonnes éd. d’Ammien-Marcellin, ainsi que des Lettres et du Traité de l’âme de Cassiodore.

ACÉPHALES (c’est-à-dire sans tête), hérétiques qui ne reconnaissaient pas de chef ni d’autorité. Ce nom a été appliqué surtout à des hérétiques du Ve siècle qui suivaient la doctrine d’Eutychès contre la distinction des deux natures en J.-C., et qui rejetaient le concile de Chalcédoine.

ACERENZA, Acherontia, v. du royaume de Naples (Basilicate), à 20 kil. N. E. de Potenza ; 3 600 hab. Archevêché (uni à celui de Matera).

ACERNO, Acernum, v. du roy. de Naples (Principauté citér.), à. 26 kil. N. E. de Salerne. Évêché.

ACERRA, Aceræ, v. du roy. de Naples (Terre dè Labour,) à 15 kil. N. E. de Naples sur l’Agno ; 6 300 hab. Évêché. Fondée, à ce que l’on croit, par les Étrusques. Saccagée par Annibal, elle fut rebâtie aux frais de la république romaine.

ACESINES, Chennab, riv. de l’Inde anc., se jetait dans l’Indus après avoir reçu l’Hydraote et l’Hydaspe.

ACESTA, v. de Sicile. V. segesta et aceste.

ACESTE, roi d’Acesta, en Sicile, secourut Priam pendant la guerre de Troie, donna l’hospitalité à Énée, et fit ensevelir Anchise sur le mont Eryx. Virgile l’a célébré dans le Ve chant de l’Énéide.

ACEYR-GHOR, v. de l’Hindoustan, ch.-l. de la prov. de Kandeych, à 18 kil. N. de Bourhampour. Jadis très-forte. Prise par Akbar ; enlevée par les Anglais aux Mahrattes en 1803.

ACHAB, roi d’Israël, fils d’Amri, est fameux par son impiété. Il monta sur le trône l’an 918 av. J.-C. (ou 907, selon l’Art de vérifier les Dates), et régna 20 ans. A l’instigation de sa femme Jézabel, il éleva un temple à Baal, persécuta cruellement les prophètes, notamment Élie, et fit périr Naboth (V. ce nom) pour s’emparer de sa vigne. Il n’eut recours au vrai Dieu que lorsqu’il se vit assiégé dans Samarie par Ben-Adad, roi de Syrie : avec le secours divin, il tailla plusieurs fois en pièces les armées de ce prince, et le fit prisonnier lui-même ; mais il le rétablit dans ses États. Peu de temps après, la guerre s’étant rallumée entre les deux rois, Achab périt dans un combat, percé d’une flèche. Les chiens léchèrent le sang de ses blessures, comme cela avait été prédit.

ACHÆUS, fils de Xuthus et petit-fils d’Hellen, ayant commis un meurtre, se retira de la Phthiotide en Argolide, avec une peuplade d’Hellènes, qui prit de lui le nom d’Achéens.

achæus, parent et lieutenant d’Antiochus le Grand, contribua puissamment à placer ce prince

sur le trône. Il se révolta ensuite contre lui et se fit proclamer roi dans l’Asie-Mineure, 219 av. J.-C. Il fut la même année pris et mis à mort.

ACHAÏE, Achaia, région septentr. du Péloponèse, avait pour bornes l’Élide l’Arcadie, la Sicyonie, le golfe de Corinthe et la mer Ionienne. On l’appelait d’abord Égialée (c’est-à-dire maritime), à cause de sa position sur les bords de la mer ; conquise par les Ioniens vers 1430 av. J : C., elle prit le nom d’Ionie ; elle reçut enfin celui d’Achaïe vers 1184, après que les Achéens Phthiotes en eurent expulsé les Ioniens pour s’y établir. L’Achaïe avait 12 v. princip. qui étaient, selon Hérodote : Dymes, Olenos, Égire, Hélice, Bura, Ægium, Rhypes, Eges, Patras, Phares, Tritée, Pellène (aux villes d’Égges et de Rhypes, Polybe substitue Céraunie et Léontium) ; ces 12 villes formaient une fédération qui fut le noyau de la célèbre Ligue achéenne. V. ce nom.

On a encore nommé Achaïe :

1° Une portion de la Phthiotide en Thessalie (ch.-l. Alos), où régna d’abord Achæus, petit-fils d’Hellen, et d’où sortirent les Achéens conquérants de l’Égialée ;

2° La prov. romaine formée après la destruction de la Ligue Achéenne et la prise de Corinthe (146 av. J : C.), par la réunion du Péloponèse, de la Grèce propre, de la Thessalie et de l’Épire ; elle fut ensuite comprise dans le diocèse de Macédoine ;

3° Une principauté formée en 1205 par Guill. de Champlitte au milieu de la dissolution de l’empire grec, conquis par les armes des Croisés latins. Elle embrassait le Péloponèse entier avec la suzeraineté d’Athènes et de Thèbes. Elle fut bientôt usurpée par Geoffroi de Villehardoin. Isabelle de Villehardoin porta la souveraineté d’Achaïe à diverses maisons, tandis que Baudoin II, empereur détrôné de Constantinople, cédait ses droits sur ce domaine à Charles I d’Anjou, roi de Naples. Marie de Bourbon, veuve de Philippe de Tarente la légua en 1387 à son neveu Louis, duc de Bourbon, qui ne put s’en mettre en possession. La principauté se scinda depuis en État de Corinthe, duché de Sparte, Messénie, Élide, etc. Enfin l’Élide, possédée par les Génois, conserva seule le nom de principauté d’Achaïe ;

4° Une nomarchie ou prov. de la Grèce actuelle, qui occupe à peu près la place de Pane. Achaïe ; elle a pour ch.-1 : Patras et compte env. 126 000 hab. ;

5° Un petit État de l’Asie anc., au N. de la Colchide, sur la côte N. E. du Pont-Euxin : c’est à peu près l’Abasie actuelle.

ACHANTIS, peuple et État de la Guinée, entre les riv. de St-André et de Volta, par 3°-5° long. O., et 6°-9° lat. N. ; a env. 444 kil. du N. au S., et 311 de l’E. à l’O. On distingue l’Achanti propre, situé à l’intérieur des terres, en arrière de la Côte d’Or, et plusieurs États tributaires qui entourent l’Achanti propre, tels que ceux de Moisan, Takima, Coranza, au N. ; Tufel, au S. ; Dankara et Saoui, à l’O. ; Amiena, Akim, Assim, à l’E. La population des Achantis est évaluée de 4 à 10 millions d’âmes. Ils peuvent mettre 100 000 hommes sous les armes. Coumassie est la capitale de tout l’empire ; mais elle est moins importante que Dagoumba. Le pays est très-fertile ; on y trouve aussi des mines très-riches, mais les naturels n’en tirent qu’un faible parti : Cependant les Achantis sont assez industrieux ; ils tissent et teignent le coton et construisent leurs maisons avec beaucoup d’art. La religion dominante est le Fétichisme. Les Achantis sont braves, mais féroces ; ils obéissent à un roi absolu. — Ce pays, inconnu des Européens jusqu’au dernier siècle, a été visité en 1704 par le voyageur hollandais Bosman. Les Anglais l’envahirent et tentèrent de s’y établir au commencement de ce siècle ; ils y eurent à soutenir des luttes très-vives en 1824 et en 1873. Néanmoins, il y existe quelques établissements anglais et hollandais.

ACHARD (Frédéric-Charles), chimiste, né à Berlin en 1754, d’origine française, mort en 1821, appliqua le premier, en 1796, la découverte du sucre